Où partent épluchures de légumes, restes de repas et déchets de jardinage ? Depuis un an et l’application de la loi anti-gaspillage, les collectivités locales ont l’obligation de proposer un moyen de compostage à tous leurs habitants et aux professionnels de la restauration. Les élus doivent aussi organiser le circuit de valorisation. A Saint-Barthélémy d’Anjou, près d'Angers, l'entreprise Moulinot transforme des biodéchets du département en biogaz et en compost.
La boucle est bouclée. Lorsque nos épluchures de légumes, nos restes de repas et nos déchets de jardin sont collectés par Moulinot, ils terminent leur vie d'où ils viennent : dans la terre. L'entreprise installée sur le site Biopole à Saint-Barthélémy d'Anjou, à l'est d'Angers, a remporté l'appel à projet de la métropole d'Angers en décembre 2024 pour collecter et valoriser les biodéchets de l'agglomération. La structure valorise aussi les déchets alimentaires de professionnels de la restauration et de certaines industries agroalimentaires angevines.
Mais concrètement, que se passe-t-il une fois que nous avons jeté notre compost dans le bac ? Un camion orange siglé Moulinot collecte les déchets alimentaires. Mais dans les bennes, il y a souvent des erreurs. Alors, une fois arrivé à l'usine de traitement, première étape : un passage dans une grosse machine qui trie et qui ne garde que les déchets compostables. Ils passent après dans trois machines différentes et finissent à la fin sous forme de pulpe. Cette dernière est ensuite transportée en camion citerne vers des méthaniseurs situés dans le Maine-et-Loire (Saumur, Loire-Authion, Daumeray) pour devenir du biogaz. Et une autre partie retourne à la terre, dans des champs sous forme de compost.
En 2024, Moulinot a collecté 2 000 tonnes de biodéchets dans le Maine et Loire. Edouard Van Heeswyck espère valoriser 4 000 tonnes, voire 6 000 tonnes en 2025.
Le directeur de Moulinot Pays de la Loire estime qu’il pourra valoriser 15 000 tonnes de déchets alimentaires dans le Maine-et-Loire d'ici deux ans. "Il y a un gisement d'environ 100 000 tonnes de déchets alimentaires dans le département". Mais aujourd'hui, une grande partie est encore jetée avec les déchets non recyclables et termine incinérée ou enfouie.
Dans le Maine-et-Loire, comme globalement, en France, il y a encore du chemin à faire en France pour valoriser les biodéchets. Selon la loi anti-gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) de 2020, depuis le 1er janvier 2024, les collectivités doivent avoir mis à disposition de leurs administrés une solution de tri à la source de leurs déchets organiques, pour que ceux-ci soient valorisés en compost ou en biogaz (source Ademe, l'Agence de la transition écologique).
Seulement, comme le rapporte Le Monde, fin 2024, seulement 30 à 40 % des français ont accès à un moyen de compostage selon des estimations (Ademe, l'Agence pour la transition écologique et le réseau Amorce, qui regroupe plus d’un millier de collectivités engagées dans la transition écologique).
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