La fondation Apprentis d’Auteuil dévoile ce 25 avril 2023 son cinquième baromètre de la solidarité sur les dons aux associations réalisées par Ipsos. Malgré le contexte économique marqué par l’inflation, les Français sont au rendez-vous pour soutenir leurs associations, conscient de leurs besoins.
L’année dernière un français sur deux à avoir fait au moins un don, cette année ils sont 51 %. « L’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat n’a pas bridé totalement la solidarité des français, » se réjouit Stéphane Dauge, directeur de la communication et de la collecte à la fondation Apprentis d’Auteuil. Ces dernières années, la part des donateurs dans la population française augmente. Ils n’étaient que 48 % en 2021. Une augmentation qui concerne toutes les classes sociales, à des échelles différentes. Si, avec 83 % de donateurs, les très hauts revenus atteignent des records de générosité en 2023, les faibles revenus ne sont pas en reste. 43 % des foyers gagnants moins de 15000€ par an font tout de même des dons. Une proportion en forte hausse puisqu’ils n’était que 20 % il y a 3 ans.
Non seulement la proportion de donateur augmente, mais les sommes dédiées à la solidarité aussi. En moyenne chaque donateur français débourse 371 € pour les associations, une augmentation de 11,4 %. Chez les plus fortunés, la moyenne est même de 2686 €. C’est la somme la plus haute enregistrée depuis la création du baromètre en 2019. Une information à mettre en perspective selon les Apprentis d’Auteuil. Les plus bas salaires déclarent faire des dons malgré l’impact de l’inflation sur leur pouvoir d’achat, tandis que 60 % des hauts revenus disent n’avoir été que modérément, voire pas du tout, été impactés par l’inflation.
Plus encore que leurs ainés, les jeunes participent aux efforts de solidarité. 56% d’entre eux ont fait au moins un don en 2023. « Les jeunes donnent leur temps, leur énergie et maintenant ont également pris qu’ils pouvaient avoir un impact au travers d’un soutien financier, » décrit Stéphane Dauge. Ici encore les chiffres sont en augmentation, une dynamique que le baromètre de la solidarité des apprentis d’Auteuil observe depuis sa création. Avec les dons des plus jeunes vient cependant des attentes qui changent le fonctionnement même des associations. Un changement en bien pour le directeur de la communication et de la collecte à la fondation Apprentis d’Auteuil « Ils veulent des impacts précis sur les bénéficiaires. Ce qui est une bonne chose parce que cela demande aux associations de communiquer plus précisément sur la générosité dont ils bénéficient. »
En 2023, le contexte économique n’a pas été favorable aux dons. « L’année dernière les Français craignaient de ne pas pouvoir exprimer leur générosité comme ils le voulaient dans un contexte ou d’inflation à 5 %, » rappelle Stéphane Dauge. Cela n’a pas été le cas, et cette année la proportion de Français considérant qu’ils vont donner des montants plus élevés en 2024 progresse de 28 %. Durant 2023, les foyers ont vu les besoins en hausse des associations et souhaitent participer à leur soutien. Autre raison de donner plus selon l’étude : une forte inquiétude vis-à-vis de l’avenir des autres ou une prise de conscience des besoins.
Historiquement, les Français donnaient principalement pour la santé et la recherche médicale, poussés par des grandes campagnes comme le Téléthon et le Sidaction. Cette année, la cause perd sa place de favorite des Français pour céder sa place l’aide aux personnes démunies. 38 % des donateurs se tournent vers ce type d’association de solidarité quand vient le temps de rédiger un chèque. Chez les plus haut revenus c’est les causes concernant l’enfance, la jeunesse et l’éducation qui mobilisent de plus en plus les donateurs. En progression depuis 2 ans, la cause de la défense des animaux remporte en 2023 la médaille de bronze des causes pour laquelle les Français comptent le plus donner, avec 28 % des intentions.
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