Selon Manon Aubry, près de 12 millions de Français ne sont pas inscrits ou mal-inscrits sur les listes électorales. À l'approche des élections européennes, les partis politiques tentent de convaincre les citoyens d'aller aux urnes. Invitée de la matinal, la tête de liste aux élections européennes de La France Insoumise revient sur l'abstention, "défavorable à la démocratie".
En 2014, on comptait 42,43% de participation aux élections européennes, contre 50,5% en 2019, selon les chiffres du Parlement européen. Cette légère augmentation du nombre de participants est souhaitée plus grande encore pour le 9 juin prochain par Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise aux élections européennes.
Selon L’INSEE en 2022, près de 49 millions d’électeurs sont inscrits sur les listes électorales françaises. "C’est 20% du corps électoral qui est mal-inscrit ou pas inscrit sur les listes électorales" dénonce la députée. "L'abstention est d'abord défavorable à la démocratie et je suis surprise que nous soyons les seuls à mener une campagne d'inscription sur les listes”, affirme-t-elle. Selon la tête de liste de La France Insoumise, le Ministère de l’Intérieur devrait se charger de cette campagne et l’accuse "d’une certaine complaisance dans le vote censitaire”.
L'abstention est d'abord défavorable à la démocratie.
Il y aurait une solution possible pour pallier ce manque d’inscriptions : le vote obligatoire. En Belgique, l'inscription est automatique dès 18 ans et la personne devra se rendre obligatoirement aux urnes le 9 juin prochain. Manon Aubry affirme vouloir "faciliter l'inscription" afin qu’une partie de son électorat en particulier les jeunes puissent aller voter. Si l’abstention ne baisse pas "c’est la démocratie qui est perdante", soutient la députée de La France Insoumise.
L’écologie est au cœur des élections européennes. Manon Aubry dénonce notamment les accords de libre-échange : "On ne peut pas continuer à importer des quatre coins du monde des choses qu'on produit déjà ici. Nous nous opposons fermement à tous les accords de libre échange." Elle déplore le non-sens des importations prenant exemple notamment sur la Nouvelle-Zélande et l’échange des produits laitiers : "La Nouvelle-Zélande est à 20.000 km d’ici et nos producteurs n’arrivent pas à écouler leurs stocks et vendre leur travail."
La candidate aux élections européennes alerte sur l’incohérence des accords de libre-échange avec les objectifs écologiques de l’Union européenne. "Ce que nous proposons c’est une forme de clause de sauvegarde sur tous les produits qui entrent sur le territoire européen. Ils doivent respecter les mêmes normes sociales et environnementales", annonce-t-elle. Les normes européennes touchent aussi les agriculteurs français.
Manon Aubry évoque aussi "la pression indécente de l’agro-industrie, notamment Lactalis, sur les agriculteurs". Elle dénonce une injustice sur l’augmentation de 70% des profits de l'entreprise et au contraire une rémunération en baisse des agriculteurs. Son parti propose alors de "bloquer les marges de ces agro-industries afin de baisser les prix à l’achat pour le consommateur". "C’est une priorité absolue face à l’inflation", assure la députée de La France Insoumise.
La souveraineté, c'est l'expression du peuple par le peuple pour le peuple.
Au niveau européen, Manon Aubry propose une taxe pour les entreprises de l’agro-industries comme son parti l’avait fait pour les entreprises énergétiques notamment sur le gaz. Pour une meilleure rétribution des paysans français, elle préconise une rémunération à l’actif, lié au nombre d’employés plutôt qu’à la surface en hectare : "Ça va favoriser l’emploi et les plus petites structures qui jusqu’à présent ne touchent pas la politique agricole commune." Repenser la PAC permettra de rééquilibrer selon elle la régulation des marchés et la redistribution des richesses. "La politique agricole commune ne joue plus du tout ce rôle de régulation des marchés pour faire en sorte que le prix auquel on achète les denrées agricoles permettent de rémunérer les agriculteurs".
Les agriculteurs revendiquent d’être payé en fonction de leurs heures de travail : "un quart des agriculteurs sont en dessous du seuil de pauvreté. Ce n’est pas normal", conclut-elle.
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