En Mauritanie, nos partenaires locaux encouragent le développement d’exploitations agroécologiques pour permettre aux populations de se nourrir. C’est le cas d’Awa et Awa, deux agricultrices qui ont relevé le défi d’une agriculture prospère dans un pays marqué par la sécheresse et la pauvreté. Les précisions de Stéphanie Gallet.
Deux femmes se tiennent fièrement dans leur jardin. Elles portent de magnifiques Boubous. Celle qui est la plus en avant est vêtue de teintes orange et violet quand la seconde arbore une longue tunique turquoise aux motifs rouge et or.
Toutes les deux posent devant la photographe au milieu d'une plantation de choux dont elles viennent de commencer la cueillette. Au fond, on devine la limite de leur concession marquée par des tentures tendues. Le ciel est gris, le sol est fait d’un sable jaune pâle, un fond un peu terne qui fait encore plus ressortir la vivacité des couleurs de leurs habits et le vert de leur plantation. On voit également un petit palmier sur la gauche.
Comment une végétation aussi riche peut-elle pousser sur un sol aussi pauvre ? Nous sommes en Mauritanie dans la banlieue de Nouakchott.
Ces deux femmes sont des cousines inséparables. Elles portent le même prénom. Toutes les deux s’appellent Awa. En 2015, Awa et Awa décident de se lancer dans l’agriculture pour nourrir leurs familles. Avec le soutien d’un partenaire du CCFD Terre solidaire, le GRDR, elles se forment à l’agroécologie et acquièrent un terrain. Grâce à ce modèle, elles relèvent le défi d’une agriculture prospère au milieu d’un terrain désertique.
Aujourd’hui, Awa et Awa ont été rejointes par d’autres agricultrices qui se sont installées à côté de leur parcelle. L’agroécologie permet aux femmes de nourrir leurs familles malgré le manque d’eau et de générer des petites économies en vendant les surplus sur les marchés. Pour certains pays comme la Mauritanie, cette mutation vers l’agroécologie est vitale. En 2021, plus de 20% de la population était en situation d’insécurité alimentaire. Et cette année encore, le retour de la sécheresse inquiète. Le 18 mai dernier, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a déclaré que plus de 470 000 personnes en Mauritanie pourraient être menacées d’insécurité alimentaire si la saison des pluies enregistrait un retard.
Il s’agit de Roberta Valerio. Et elle travaille beaucoup avec les équipes du CCFD Terre solidaire et témoigne : "C’est très étonnant, explique-t-elle parce que lorsqu’on sillonne la Mauritanie, on voit des régions très désertiques et tout d’un coup, on arrive dans ces exploitations qui sont très vertes. Chez Awa et Awa, tout était vert. Avec leur couleur, leur bienveillance et leur sourire en plus, ça rendait le lieu encore plus joyeux".
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