Trois griefs sont reprochés à Christian Estrosi par les 18 maires qui ont quitté l'assemblée métropolitaine ce 7 novembre. Explication, loin de l'agitation, en long format, pour comprendre le geste de ceux qui ont chois de se lever.
Quelques secondes après avoir quitté l'hémicycle métropolitain lors de la séance du 7 novembre, Julie Charles est en colère. "Je lui ai dit à Nofri ! Non mais sérieux ? Se faire assimiler à des gens de l'extrême droite !?" dit la maire de Saint-Jeannet dans les couloirs du Centre Universitaire Méditerranéen, lieu de réunion de l'assemblée métropolitaine.
Comment expliquer cette scène surprenante ? Premièrement, le feu couvait déjà. De nombreux maires de la Métropole Nice Côte d'Azur ne se sentent plus écoutés voir même abandonnés. Xavier Beck, le maire de Cap d'Ail, avait déjà pris la parole il y a deux ans pour un manque de concertation sur un projet routier concernant la Principauté de Monaco, dans sa commune. Anaïs Tosel, maire de Falicon, n'a pas voté le dernier budget. Plusieurs maires de la Vésubie sont agacés par des travaux sans fin suite à la tempête Alex. Christophe Trojani, maire de Villefranche-sur-Mer, est en attente d'un parking sous le stade de la commune. "J'attends 4 millions d'euros, on a toujours rien vu venir" dit le maire qui ne compte pas "s'asseoir dessus".
Le Conseil des Maires qui avait lieu avant chaque Conseil Métropolitain n'est plus. Et c'est la deuxième raison de la colère des 18 maires. Certes, il n'est obligatoire que deux fois par an mais bouleverser les habitudes n'est guère du goût de Christophe Trojani: "aujourd'hui on organise un clivage, ce n'est pas digne d'un Président de la Métropole Nice Côte d'Azur". Il estime que les "considérations politiques qui prennent le pas sur les intérêts de la Métropole". Pourquoi demander un conseil des maires ? "On ne peut pas apprendre ce qu'il va se passer dans Nice-Matin". Pour Bertrand Gasiglia, Christian Estrosi est "inquiet de voir la dérive des finances de la Métropole" d'où cette prise de décision de mise à l'écart.
Troisième grief: le changement de place des maires a poussé à la colère. Tous ceux qui n'ont pas souhaité faire allégeance totale à toutes les décisions de la Métropole sont placés sur les bancs, en dessous de l'extrême droite. "Je me sens insultée en tant que maire, je ne fais pas parti d'un groupe politique et je n'en ferais jamais parti" dit Julie Charles qui clame son "indépendance". Pour la maire de Saint-Jeannet "on fait parti d'un organisme technique et collaboratif et la politique n'a pas sa place". "Je n'autorise personne à dire que je ne suis pas un démocrate" rajoute Christophe Trojani: "Je ne suis d'aucun camp, faire ça c'est une insulte à mon intelligence".
Le maire de Tourrette Levens, Bertrand Gasiglia, estime que les maires ne sont plus écoutés et associés aux décisions qui concernent la population: "Ce sont les communes et les maires qui ont choisi de transférer des intérêts et compétences à cette EPCI" rappelle t-il. Dans le groupe majoritaire, Anthony Borré balaye tous ces arguments: "une réunion de groupe s'est tenue mais il ne peuvent pas se plaindre de ne pas être conviés puisqu'ils n'ont pas adhérés". Le camp Estrosi parle de fake news pour parler du mal-être des maires. "J'invite chacun à garder son calme" dit l'élu niçois qui est rejoint par le maire de Cagnes-sur-Mer.
le consensus s'est brisé
"C'est malheureux que l'on en soit arrivé là mais là le consensus qui régnait s'est brisé et certains ont été très agressifs et ça c'est nouveau" dit Louis Nègre qui estime que la majorité "en a pris acte". Reste désormais aux maires à faire l'effort de se ranger derrière tout proposition émanent de la majorité: "la porte est ouverte" dit Louis Nègre. Un nouveau conseil métropolitain est prévu le 28 novembre avec le budget à l'honneur. il sera précédé d'un conseil des maires le 14 novembre. Il promet d'être agité.
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