Michel Barnier, un savoyard à Matignon

La rapide ascension politique

Né en Isère, c’est en Savoie que Michel Barnier a fait ses armes politiques, d’abord élu au Conseil Général pour le canton de Bourg-Saint-Maurice, il en deviendra président en 1982.
Entre-temps, en 1978, alors qu'il n'a que 27 ans, il est le plus jeune député à entrer au Palais Bourbon. Il ne quittera l'hémicycle qu’en 1993, lorsqu'il devient ministre de l'Environnement. 

A l'époque, son suppléant s'appelle Hervé Gaymard : il lui succédera comme député, puis plus tard comme président du Conseil Général. "Michel Barnier a une très grande expérience locale, nationale, européenne, il a des qualités d'homme de dialogue" confie-t-il à l'annonce de la nomination de son mentor.
Les deux hommes se sont croisés pour la première fois en 1973 et échangent toujours régulièrement. "C'est un très long compagnonnage et j'emploie ce mot à dessein puisque nous sommes, l'un et l'autre, gaullistes".

L'Europe chevillée au coeur

S’il sera sénateur à la fin des années 1990, c’est son implication dans l’organisation des Jeux Olympiques d’Albertville en 1992 et surtout son poste de "ministre délégué aux affaires européennes" auquel il accède 1995 qui marquent le tournant de sa carrière.
L’Europe, Michel Barnier ne la quittera plus : deux fois commissaire européen, il sera aussi député au Parlement de Strasbourg, avant de devenir le négociateur européen lors du Brexit, en 2016.

En août 2021, il officialisait sa candidature à l’élection présidentielle, mais avait été forcé de s’incliner dès le premier tour de la primaire des Républicains, devancé par Eric Ciotti et Valérie Pécresse.

Depuis, le savoyard se faisait discret. Le 23 juin dernier, aux Glières lors du passage de la Flamme Olympique, il avait tout de même confié à notre micro ses inquiétudes devant un pays "fracturé". "Seul l'esprit d'équipe, le fair-play et le respect permettront à la France de se relever", avait prophétisé celui qui est désormais Premier ministre.