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Migrants: "je souhaite que la France soit plus accueillante" affirme le directeur de l'OFPRA

RCF,  - Modifié le 15 janvier 2018
Pascal Brice, directeur de l'Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA), est le Grand Invité de la matinale du vendredi 12 janvier.
Camille Dujoncquoy RCFCamille Dujoncquoy RCF

Pascal Brice est depuis 2012 le directeur de l’OFPRA, un établissement public sous tutelle du ministère de l’Intérieur, chargé des réfugiés et des apatrides. Il y a deux jours, Mgr Pontier, président des Evêques de France, déplorait lors d’une conférence de presse que 'la France accueille peu, et que la France accueille mal'.

'Veiller à ce que le droit d'asile soit appliqué'

100 000 personnes ont déposé une demande d’asile en 2017 et seulement 48 000 ont été acceptées par l’OFPRA. 'Le terme 'seulement', je ne sais pas ce que cela veut dire. L’asile est un droit. C’est de la bienveillance, c’est de la générosité mais c’est aussi de la rigueur. Des progrès sont évidemment nécessaires, mais nous sommes un pays d’accueil. 100 000 personnes, c’est le plus haut niveau atteint depuis très longtemps. 48 000 personnes sont protégées par l’OFPRA, c’est un record' explique-t-il.

Pourtant, selon les chiffres de la Banque mondiale, la France est le 17ème pays au niveau mondial dans l’accueil des réfugiés, loin derrière la Turquie, le Liban, et l’Allemagne. 'Je souhaite que la France soit plus accueillante. Mais cela ne se décrète pas. Chacun ressent que ce pays est travaillé par une envie d’accueillir, mais en même temps avec des interrogations et des doutes, sans exclure également les tentatives d’instrumentalisation de toute sorte. C’est dans ce contexte-là qu’il faut avancer. Et l’une des clés, c’est de veiller à ce que le droit d’asile soit appliqué de manière absolue' ajoute Pascal Brice.

Ce dernier rappelle que les demandes de droit d’asile se sont améliorées. 'On décide aujourd’hui en trois mois en moyenne, alors qu’il fallait entre sept et huit mois auparavant. Il faut poursuivre cet effort. Il faut une véritable politique d’intégration de la part du gouvernement. Voila comment nous pouvons continuer à avancer dans le contexte français et européen' lance-t-il par ailleurs.

'Il n'y a pas de bon ou de mauvais migrant'

La définition de réfugié remonte à 1951 et à la Convention de Genève. Le monde d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui du début des années 50. Pour Pascal Brice, 'cette Convention de Genève est la référence. C’est celle qui impose à l’OFPRA. L’OFPRA est indépendante, elle ne reçoit d’ordres de personnes au niveau de l’État. Je ne recommande donc à personne de revoir la Convention de Genève'.

N’étant pas favorable à la réécriture de ce document, Pascal Brice incite cependant à mener des réflexions d’envergure sur ce qu’on appelle les nouveaux migrants, comme par exemple les migrants environnementaux, dont le statut ne relève pas de l’actuel droit d’asile. 'Il n’y a pas de bon ou de mauvais migrant. Il n’y a pas de migrants supérieurs à d’autres. Mais je suis convaincu que dans l’état de la société française actuelle, il ne faut pas tout mélanger, pour ne pas porter atteinte au droit d’asile' conclut-il.

Concernant la réunion entre le Premier ministre et les associations engagées dans l’accueil des migrants, une réunion à l’issue de laquelle les associations sont sorties très remontées, Pascal Brice conclut en soulignant le travail de ces organismes sur le terrain. 'Elles sont la force du droit d’asile en France. Ce qui est porté par ces associations, est écouté. Je me réjouis que ce débat ait lieu' conclut-il.

 

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