En ce temps-là, Jésus déclara :
« Amen, amen, je vous le dis :
celui qui entre dans l’enclos des brebis
sans passer par la porte,
mais qui escalade par un autre endroit,
celui-là est un voleur et un bandit.
Celui qui entre par la porte,
c’est le pasteur, le berger des brebis.
Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix.
Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom,
et il les fait sortir.
Quand il a poussé dehors toutes les siennes,
il marche à leur tête, et les brebis le suivent,
car elles connaissent sa voix.
Jamais elles ne suivront un étranger,
mais elles s’enfuiront loin de lui,
car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
Jésus employa cette image pour s’adresser aux pharisiens,
mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait.
C’est pourquoi Jésus reprit la parole :
« Amen, amen, je vous le dis :
Moi, je suis la porte des brebis.
Tous ceux qui sont venus avant moi
sont des voleurs et des bandits ;
mais les brebis ne les ont pas écoutés.
Moi, je suis la porte.
Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ;
il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage.
Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr.
Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie,
la vie en abondance. »
Source : AELF
Dans cet extrait de l’évangile de Jean, Jésus parle de brebis, de voleur, de bandit, de berger, de portier, de l’étranger et de la relation forte qui existe entre le berger et ses brebis. Le narrateur, Jean, prend soin de nous dire que toutes ces figures participent d’une image que Jésus emploie pour s’adresser aux pharisiens.
Les pharisiens ne la décryptent pas, alors Jésus va quitter ce langage symbolique, ce langage imagé. Et comme je l’ai relevé déjà dans l’extrait d’hier, Jésus passe également ici au « je », à un Ego eimi en grec, à un « moi je suis » qui ramène son propos au présent de ses auditeurs et à notre présent à nous aussi : « Moi je suis la porte des brebis ». Dans ce discours, Jésus se révèle : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé. Il entrera et sortira et trouvera de la nourriture. » Dans l’Evangile de Jean, cette image de la porte sera complétée par une autre image, celle du chemin, plusieurs chapitres plus loin.
La porte c’est Jésus ! Il se révèle être un passage. Il est la porte qui ouvre sur le salut, où les brebis sont libres d’aller et de venir grâce à lui pour trouver la nourriture dont elles ont besoin. Jean développera dans son évangile les images du pain vivant, de l’eau vive – cette eau qui devient une source jaillissante jusque dans la vie éternelle. Cette nourriture dont parle Jésus, c’est la vie en abondance : non pas celle qui est mesurable par la société de consommation, mais bien la vie en abondance qui nourrit notre soif de sens et d’essentiel. Il y a quelque-chose d’irréductible et de porteur dans ce que raconte Jésus :
C’est le fait de se savoir appeler par son nom et de se savoir précédé par Celui qui est la porte et qui invite à passer par lui, autrement dit à se mettre à sa suite.
C’est au présent de nos vies que Jésus s’offre comme la porte des brebis. Il est venu pour que ses brebis aient la vie en abondance. Il est venu pour elles, il est venu pour nous. Jésus n’est pas comme le voleur qui vole, égorge et fait mourir. Au cœur de nos vies avec les joies, les tristesses et les craintes que nous traversons, la voix familière du berger nous rejoint. Il nous appelle par notre nom. Il est la porte qui ouvre et délivre nos existences.
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