Eric de Kermel est amoureux de la nature, un journaliste engagé pour défendre notre lien avec la terre. Pour le directeur de Terre Sauvage, l’écologie est aussi une question de spiritualité. Il vient de publier son troisième roman chez Eyrolles 'Mon cœur contre la terre'. Le récit initiatique d’une jeune femme qui renoue avec la nature. Chez Terre Sauvage en revanche, on vit pleinement avec la nature.
Le magazine est réputé pour la qualité de ses photos à couper le souffle. Une notion d’émerveillement qui pourrait faire partie des leviers qui nous feront comprendre l’urgence écologique actuelle. 'Notre conviction est que pour avoir envie de protéger quelque chose, il faut un minimum l’aimer. Il est difficile de protéger la nature si l’on ne va pas à sa rencontre. Le choix de Terre Sauvage est de raconter cette nature de façon sensible. On travaille avec des photographes du monde entier. Et parfois, le constat que l’on fait, est que ces images au fil du temps nous racontent une histoire qui ne se passe pas très bien" explique-t-il.
Pour Eric de Kermel, " la relation sensible à la nature se perd ". Prenant l’exemple de ses enfants, le journaliste explique qu’ils voient la nature comme un élément de sciences naturelles, qu’il faut apprendre. 'Une connaissance parmi d’autres. De fait, la dimension sensible est manquée. Ajoutons à cela qu’il est de plus en plus difficile d’emmener des enfants en classe verte pour des raisons de sécurité. Il y a une relation à la terre qui est rare. Il faut permettre un retour à cette relation. Nous avons des enfants qui touchent un écran avant de toucher la terre' ajoute-t-il.
'Nous vivons dans une société où tout est sous contrôle. Il y a quelque chose d’hypersécurisé et qui ne laisse aucune place à un sentiment d’étonnement, de surprise, de sauvage. Or la nature, c’est cela qu’elle va apporter à l’enfant. Elle va apporter un milieu qui ne lui veut pas de mal, un milieu dans lequel il se passe des choses surprenantes. C’est ce rapport là qui doit se réinstaller avec l’enfance' lance le journaliste.
Les discours sur l’état de notre planète sont de plus en plus catastrophiques. On parle de l’urgence climatique, écologique. Des discours qui font peur. 'Les écologistes, les climatologues, ont tout essayé. La méthode douce, la méthode radicale. Les messages ne passent pas. On est passé dans une autre étape : on n’est plus seulement en réaction face à ce qui se passe aujourd’hui, mais on essaie de retrouver un récit, un imaginaire qui donne envie d’agir à son niveau' estime Eric de Kermel.
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