Bourges
Pas facile de dire au revoir à la nicotine, surtout quand elle nous accompagne depuis longtemps. L'opération "Le mois sans tabac", lancée en 2016, veut aider les fumeurs à décrocher. Le stand de Santé Publique France a fait un arrêt à Bourges le 9 novembre dernier.
Elle tuerait 75 000 personnes par an, selon une estimation de Santé Publique France. La cigarette reste une redoutable tueuse. En ce moment, c'est la 8e édition du mois sans tabac, l'occasion de dire adieu à votre paquet de cigarettes... même si la mission n'est pas aisée. Plus de 150 000 personnes se sont inscrites à ce défi en France, 3 500 en Centre-Val de Loire.
Quand j'ai commencé, je fumais un demi-paquet par jour et plus ça allait, plus ça augmentait...
L'association Apléat-Acep a animé le stand de Santé Publique France dans le hall du cinéma CGR à Bourges il y a quelques jours. Au programme : conseils, informations, et même la présence d'un addictologue, disponible pour des consultations à la volée : « Le but, c'est que ça puisse motiver les fumeurs, leur apporter un déclic » explique Marie Dubois de l'association Apléat-Acept, ambassadrice du dispositif dans la région. « Qu'ils aient un vrai accompagnement et un sentiment de soutien pour que ce soit plus simple pour eux dans la durée, d'arrêter ou de diminuer la cigarette ». Un déclic qu'a eu Corentin. Ce jeune homme de 18 ans fume depuis l'âge de 13 ans : « Quand j'ai commencé, je fumais un demi-paquet par jour et plus ça allait, plus ça augmentait... » Jusqu'à atteindre une consommation de deux paquets par jour : « Ça devient cher et ça me tue la santé. Ça fait déjà un moment que je pensais arrêter, et je me suis dit qu'avec le mois sans tabac, c'était le bon moment. Je le sens bien ! »
Le jeune homme s'est armé de volonté et d'une bonne dose de motivation pour relever ce défi. Important certes, mais parfois insuffisant. Pour les fumeurs qui n'arrivent pas à décrocher, il existe aussi la voie thérapeutique : « Il y a des médicaments qui peuvent les aider à arrêter de fumer » rappelle le docteur Olivier Duchene, addictologue pour l'association Addictions France, qui encourage les fumeurs à consulter un professionnel de santé : « Il y a principalement les substituts nicotiniques, qui délivrent de la nicotine, sous forme de patchs, pastilles ou gomme à sucer. Il existe aussi des inhalateurs et des pulvérisateurs buccaux ». D'autant que depuis 2019, patchs, pastilles et gommes à la nicotine sont remboursés à 65 % par la Sécurité Sociale, sur prescription médicale. Le reste peut éventuellement être pris en charge par votre mutuelle.
D'après une étude de Santé Publique France, en 2022, un quart de 18-75 ans déclaraient fumer quotidiennement, même si la situation diffère en fonction des territoires et des populations. « En Centre-Val de Loire, on est plutôt dans la moyenne nationale » explique Bertrand Moulin, directeur général adjoint de l'Agence Régionale de Santé. « En revanche, on a une vraie question sur la consommation de tabac pendant la grossesse ». En effet, 16,3 % des femmes enceintes fument durant leur grossesse en Centre-Val de Loire, c'est plus que dans le reste de la France (12,2%) mais stable depuis 2016. « Sur certains territoires, on a aussi plus de maladies cardio-vasculaires ou de cancers liés au tabagisme. C'est le cas dans le Cher, notamment dans le sud et l'est du département où il y a une sur-représentation de ces maladies. »
Si vous êtes prêt à jeter votre paquet de cigarettes à la poubelle, vous pouvez encore vous inscrire au mois sans tabac. Vous recevrez un kit pour vous aider à arrêter de fumer. Motivation supplémentaire : on estime qu'un fumeur qui dit stop à la cigarette pendant un mois complet a cinq fois plus de chances d'arrêter définitivement. Votre santé vous remerciera ! Et votre porte-monnaie aussi.
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