En ce mois de lutte contre le tabac, rencontre aujourd’hui avec Kwit, cette application, né à Strasbourg il y a 10 ans, qui aide de manière ludique et non culpabilisante les gens à arrêter de fumer. 4 millions d'utilisateurs plus tard, l'application a été récemment reconnue par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), comme un moyen parmi d'autres pour se sevrer du tabagisme efficacement.
Entretien avec la personne qui a été à la base de ce projet, lui-même fumeur à l’époque, Geoffrey Kretz.
"Kwit", un nom simple inspiré "To quit" en anglais, c'est-à-dire quitter. Voilà le nom de cette application qu'a créé Geoffrey Kretz en 2012. Au départ, c'est l'histoire d'un fumeur parmi d'autres qui veut arrêter de fumer, poussé notamment par ses enfants. Dix ans plus tard, ce sont 4 millions d'utilisateurs qui à travers le monde utilisent cette application au quotidien pour arrêter de fumer.
"Une application ludique et non culpabilisante", voilà l'un des leitmotiv de Kwit. L'idée, accompagner de manière personnalisée, avec des outils pour gérer son envie de fumer. L'utilisateur peut voir sa progression et être aidé pour tenir sur la durée : "L'avantage des premiers jours (du mois sans tabac, ndlr), c'est qu'on est très motivé, ce qui permet de passer les 72 premières heures qui sont quand même les plus terribles" détaille Geoffrey Kretz, co-fondateur de l'application. C'est après que ça se complique généralement. La motivation n'est plus là, et on fume une cigarette, et on est tenté de racheter un paquet : "Kwit va aider à lutter contre ça. Vous fumerez quand même la cigarette puisque vous serez tenté et c'est la vie, par contre vous allez utilisez Kwit juste après, on va vous rassurer sur le fait que non, vous ne perdez pas vos progrès et que vous pourrez rester motivé [...] Prendre en compte les rechutes, sans stigmatiser et en montrant le chemin à suivre pour ne pas racheter de paquet de cigarettes".
En dix ans, l'équipe autour de Kwit s'est étoffée : "On collabore avec des psychiatres, des addictologues, des experts en nutrition, en sommeil en gestion du stress, qui vont nous aider, sous la supervision d'un comité scientifique" détaille Geoffrey Kretz. Des appuis médicaux-sociaux, professionnels, mais aussi des retours d'utilisateurs qui permettent à l'application de rester pertinente : "C'est eux-mêmes (les utilisateurs) qui vont nous proposer, nous guider dans les choix pour la suite : rajouter telle fonctionnalité, notifier ce qui leur manque, on va étoffer l'application de cette manière".
Et l'application porte ses fruits, 84% des utilisateurs assidus pendant trois mois sont non-fumeurs à la fin. Un travail certifié en septembre 2023 par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), où Kwit a été la première application reconnue comme moyen efficace pour se sevrer du tabagisme, une véritable fierté pour Geoffrey Kretz.
La suite pour Kwit ? Poursuivre son rayonnement. Une mutuelle (GSMC) prend en charge les frais de l'application (10 euros par mois) pour ses adhérents, et d'autres collaborations sont à venir. L'idée est aussi de s'attaquer à d'autres addictions. L'application "Sobrero", liée à la consommation d'alcool, a été lancé il y a quelques mois.
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