Bretagne
Retrouvée vivante, mardi 10 décembre, Morgane Rivoal est actuellement hospitalisée et en sécurité. C'est ce qu'a affirmé, ce mercredi soir, lors d’une conférence de presse, le procureur de la République de Saint-Brieuc. Il a indiqué que l’homme qui l'hébergeait est toujours en garde à vue. L'enquête se poursuit.
Disparue le 25 novembre dernier, Morgane Rivoal a donc été retrouvée, mardi matin. La jeune fille de 13 ans, qui avait quitté son domicile de Pabu, dans les Côtes d’Armor, était hébergée, depuis deux semaines, par un jeune homme de 21 ans, dans sa chambre du foyer de jeunes travailleurs de Coutances, en Normandie. Examinée rapidement par un médecin de l’institut médico légal de Rennes, elle ne présente aucune blessure. Elle est actuellement hospitalisée et est en sécurité a assuré, ce mercredi soir, le procureur de la République qui a fait le point sur l'enquête.
Morgane a été entendue par deux enquêteurs spécialisés. A ce stade de l’enquête, le procureur ne souhaite pas entrer dans le détail de ses déclarations concernant son arrivée au foyer de jeunes travailleurs, dans la chambre de l’individu, actuellement en garde à vue. « Morgane a cependant indiqué qu’elle ne pouvait pas sortir de la chambre, depuis 15 jours, rapporte le procureur, les volets restaient fermés pour ne pas qu’elle soit vue. Il lui avait laissé son lit et Morgane indique qu’ils n’ont pas eu de relation intime. Elle avait accès à l’ordinateur du garçon lui permettant de se connecter à internet. » La jeune fille sera entendue à nouveau. « Elle indique avoir été frappée « sur la tête » par le jeune homme, quand elle lui avait reproché de ne pas assez s’occuper d’elle et quand elle lui avait dit qu’elle avait faim »
Originaire du département d’Ille-et-Vilaine, le jeune homme, en garde à vue, indique avoir un parcours personnel et scolaire complexe. Il explique avoir été lui-même victime de faits qu’il qualifie de harcèlement. « Il explique avoir fait plusieurs tentatives de suicide et avoir été hospitalisé en soins psychiatriques pour cette raison » poursuit le procureur. Depuis un mois, il travaillait dans une bijouterie de Coutances.
Une seule condamnation pour un excès de vitesse commis en 2022 figure sur son casier judiciaire. Il devait comparaître, ce mercredi matin, devant le tribunal correctionnel de Beauvais, du chef de soustraction de mineure s’agissant de faits commis, le 8 avril 2024, au préjudice d’une mineure, âgée de 14 ans, à l’époque des faits.
Le jeune homme reconnaît être un grand utilisateur des réseaux sociaux et, comme le cite le procureur, « avoir une vie sociale virtuelle composée de nombreux faux-amis. » Il a rencontré Morgane, qui indiquait avoir 14 ans, il y a trois mois, sur Snapchat dans un groupe composé de majeurs et de mineurs. « Au cours de ces échanges, raconte le procureur, rapportant les propos du gardé à vue, Morgane a pu dire qu’elle avait été victime de harcèlement. Elle l’a contacté le dimanche 24 novembre pour lui dire qu’elle n’allait pas bien. Elle faisait part de l’altercation avec ses parents et lui demandait de venir la chercher le lendemain. Elle faisait part d’intentions suicidaires. »
Lors de sa garde à vue, le jeune homme a affirmé, à plusieurs reprises, avoir proposé à Morgane de la raccompagner chez elle. Il assure ne pas avoir voulu la retenir et ajoute qu’elle aurait refusé « disant se sentir bien chez lui » cite le procureur. Les vérifications, effectuées, ce mercredi matin, permettent de dire que la porte de la chambre pouvait effectivement s’ouvrir de l’intérieur. De son côté, Morgane a indiqué qu’elle ne pouvait pas et ne savait pas déverrouiller la dite porte. Par ailleurs, « le jeune homme a toujours nié avoir eu des relations sexuelles ou intimes avec Morgane, qui dit la même chose. »
Le procureur va demander le placement en détention provisoire, du jeune homme, par le juge des libertés et de la détention afin qu’il ne tente de se soustraire à l’action de la justice, qu’il ne fasse pas pression sur la victime et pour prévenir le risque de réitération de sa part.
Quant à Morgane, elle est actuellement hospitalisée et en sécurité. Le procureur a saisi la cellule de recueil des informations préoccupantes de la direction enfance et famille du Département des Côtes d’Armor pour réaliser, en urgence, une évaluation sociale de la situation et permettre à la justice de prendre, à l’issue, les mesures de protection utiles.
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