Les funérailles de la reine Elizabeth II ce lundi 19 septembre à Londres ont suscité un important engouement médiatique et populaire. L'occasion de faire un point sur l’image de cette monarque qui veillait sur le Royaume-Uni depuis 70 ans.
La reine Elizabeth II, que les britanniques surnommaient "Lilibet", s’est éteinte le 8 septembre 2022 à 96 ans. Pour Gérard Hocmard, vice-président de l’association France Grande-Bretagne, la mort de la reine Elizabeth II s’apparente à "celle d’une grand-mère". Pour lui, cela n’a pas été une surprise mais un choc personnel. De sa rencontre avec elle en 1992, il se souvient notamment de son "regard bienveillant et droit, de son empathie".
Giles Williams a 67 ans. Il est prêtre anglican à Cannes. Pour lui, le rôle historique essentiel de la reine, son aura et son soft-power ont fait d’elle une monarque populaire et appréciée par son peuple. Le prêtre souligne le rôle crucial de la reine dans l’unification de la nation. Le 8 septembre, jour de la mort de cette "grand-mère honoraire", de nombreux anglais ont été saisis de "pleurs inexplicables". L’émotion du côté britannique semble davantage due à l’attachement à la reine plutôt qu'à celui de la royauté. En 70 ans, elle est devenue une figure symbolique du pays, "une monarque populaire et droite".
En 1533, le roi Henri VIII est excommunié pour vouloir divorcer. De cette rupture entre pape et roi naît l’Eglise anglicane, placée sous l’autorité de l’archevêque de Canterbury. La présence de Giles Williams a été l’occasion de faire un point sur cette confession. Placée sous l’autorité du souverain anglais, elle a conservé un important héritage du christianisme occidental. En France, l’anglicanisme est "à cheval entre l’Église protestante et catholique". Si la France compte 80 communautés, la confession anglicane reste peu connue.
"La reine avait une foi réelle qu’elle prenait très au sérieux", souligne Giles Williams, installé à la Sainte-Trinité de Cannes depuis 12 ans. Le prêtre tient à rappeler cette phrase du pape Paul VI : "les anglicans restent des frères et sœurs".
Il fut un temps où l'on surnommait notre voisine outre-Manche la "perfide Albion". Une époque révolue puisqu'au fil des années et des événements, la France et l’Angleterre ont noué des relations fortes. Ainsi, de nombreux français ont voulu présenter leurs condoléances. Le livre d’hommages mis à disposition dans l’église anglicane de Giles Williams a vite été rempli. Gérard Hocmard, lui, a reçu des "demandes de gens qui voulaient savoir comment envoyer leurs condoléances".
Fondée pendant la guerre en 1916 pour apaiser les tensions entre soldats français et britanniques, l’association France-Grande Bretagne œuvre à renforcer les liens entre les deux pays et à favoriser les échanges entre différentes professions (agriculteurs, pompiers…). Si Gérard Hocmard est français, son lien avec la langue et la culture anglaise n’est pas négligeable : "je me sens presque anglais honoraire", souligne-t-il.
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