Naâman irradiait la joie

La voix du papa n’a pas tremblé ce jour-là. Elle n’a pas tremblé non plus lors de sa venue dans le studio de RCF à Rouen.

Un enfant ultra sensible

En remontant un peu le temps, Pascal se souvient de son petit garçon aimant qui se mettait en scène. Doué pour le théâtre, il captait déjà son public ! Et puis, ce fut, à l’adolescence le coup de foudre pour “la Vibe Reggae”… Un mode de vie, dont on connaît aussi les parts d’ombres, et dont Martin s’est assez tôt dégagé.

C’est le message d’humanité qui l'a séduit. "Après un passage à vide à l’adolescence, il a plongé dans ce message de paix et de joie et il nous a dit qu’il s’était senti purifié par la musique à la manière du général Syrien de la bible, d’où le choix de son nom : Naâman !"

Habité d’une vraie joie, il aimantait de son sourire tous ceux qu'il côtoyait. Sa spiritualité s'est forgée dans la foi chrétienne, puis s'est nourrie avec la rencontre d’autres cultures. Ses voyages l'ont porté au Népal, en Inde… C’est là qu’il a rencontré celle qui allait devenir sa femme : Karishma. Leur vie s'est ensuite partagé entre l'Inde, la France et le monde pour la musique. 

L’épreuve de la maladie

À l’annonce de sa tumeur au cerveau, il savait qu’il avait une espérance de vie limitée. "Tout de suite, il a considéré que c’était sa route, son chemin, et que c’était par là qu’il devait passer pour magnifier encore plus la vie !"

Et face à cette mort inéluctable, Naâman conduit ses proches sur le chemin du lâcher-prise, de la confiance. La famille avait connu en 2014 une expérience fondatrice : la femme de Pascal, la maman de Naâman avait connu une EMI (Expérience de mort imminente) à la suite d'une rupture d'anévrisme. Une expérience qui l'a bouleversé et qui a eu un vraie résonnance pour toute la famille : la mort fait partie de la vie.

Aussi, toute la famille s'est-elle mobilisée pour vivre les deniers mois de Martin avec lui, réunis dans une grande maison à Bordeaux. L'équipe mobile soignante a été exceptionnelle, selon Pascal : "Aujourd'hui je me sens comme un parent qui emmène un de ses enfants à l’aéroport pour un grand voyage : très triste de le voir partir, mais en même temps tellement heureux de ce qu’il va réaliser, ce qu’il va vivre et qui va le transformer !