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La ville de Nancy teste le congé menstruel

La ville de Nancy teste le congé menstruel

Un article rédigé par Alix Berteloot - RCF Lorraine Nancy, le 8 avril 2024  -  Modifié le 11 avril 2024

Après Saint-Ouen ou encore Strasbourg, c'est au tour de Nancy d'expérimenter le congé menstruel. Depuis le 1er avril 2024, les employées ayant des règles incapacitantes sont autorisées à s'absenter deux jours par mois, en justifiant d'un certificat médical. Zoom sur ce dispositif.

Un texte de loi visant à introduire le congé menstruel pour les femmes atteintes de dysménorrhée - règles douloureuses et invalidantes - a été rejeté le 27 mars 2024.  ©Canva Un texte de loi visant à introduire le congé menstruel pour les femmes atteintes de dysménorrhée - règles douloureuses et invalidantes - a été rejeté le 27 mars 2024.  ©Canva

À l'image de l'Espagne, qui a adopté en février 2023 une loi instaurant un congé pour les femmes souffrant de règles douloureuses, plusieurs villes françaises ont souhaité faire de même, en l'absence de cadre légal. 

À Nancy, depuis le 1er avril, un congé menstruel est ainsi en expérimentation pour les 2 000 agentes de la ville, la métropole et le Centre communal d'action sociale (CCAS). Cette mesure concerne les employées ayant des règles incapacitantes.

Le dispositif prend place dans le cadre d'une plan d'égalité professionnelle entre hommes et femmes, entrepris par la municipalité. "La problématique de la santé menstruelle est complètement invisibilisée dans le monde du travail (...) et ce sujet nous semblait important", déclare Estelle Mercier, adjointe au maire, déléguée à la performance financière et budgétaire, au dialogue social, et aux ressources humaines.

Lever un tabou

D'après une étude IFOP, une femme sur deux souffriraient de règles douloureuses et 20%, de règles très douloureuses. "Des chiffres confirmés" à l'échelon local, selon une enquête interne réalisée à l'automne 2023.

En plus de lever un tabou, le congé menstruel vise aussi à corriger une inégalité. "Les femmes sont pénalisées, estime l'élue. Quand elles ont mal, elles prennent un arrêt maladie et ont un jour de carence où elles ne sont pas payées". Pour les femmes les plus impactées, "cela représente 10% de leur salaire annuel".

Certificat médical à l'appui, les agentes sont à présent autorisées à aménager leurs horaires (via le télétravail et des pauses plus fréquentes) ou à s'absenter deux jours par mois, dans un maximum de treize jours par an. 300 femmes pourraient être concernées à Nancy. En terme de coût, cela représenterait "environ quatre équivalent temps-plein sur la ville pour les remplacements de ce congé", indique Estelle Mercier.

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