Canicule, remontée des cas de Covid-19, manque de personnel : comme partout en France, la situation est très tendue aux urgences CHRU de Nancy en cette période estivale. Une situation inédite qui demande à l'hôpital une certaine réorganisation. C'est pourquoi le personnel demande au public d’utiliser les urgences avec parcimonie.
“Nous sommes des professionnels de santé. L’inquiétude ne sert à rien. Nous avons vécu un certain nombre de crises, et nous en traversons encore une avec la canicule et la septième vague de Covid-19”. Le Professeur Tahar Chouihed, médecin aux urgences du CHRU de Nancy, est prudent, mais déterminé. “Nous restons vigilants, car il est vrai que la situation est très tendue aux urgences".
Une centaine de postes vacants
Alors qu’une centaine de postes de soignants étaient vacants au sein du CHRU avant la crise du Covid-19, l'hôpital doit à présent faire face, en cette saison estivale, aux départs en vacances du personnel. “A la problématique de l’été vient s’ajouter une problématique de ressources humaines, qui est majeure à l'hôpital en période post-Covid. Le choix stratégique du CHRU a été de laisser partir les soignants en vacances pour leur permettre de souffler. Mais en conséquence, nous sommes obligés de fermer des lits”.
Jongler avec les opérations programmées
Afin de fluidifier au maximum la gestion des lits, l’hôpital doit se réorganiser. “Nous nous sommes mis autour de la table avec la direction générale, la direction des soins et la plateforme Optimisation du Parcours du Patient en collaboration avec les urgences. Notre objectif était de trouver des solutions pour mieux réguler les entrées de patients”. Pour réorganiser les flux, le CHRU lisse le plus possible son activité programmée, afin de jongler avec les besoins des urgentistes. “Nous sommes parfois amenés à décaler l’activité programmée pour pouvoir faire rentrer des patients dans les urgences. Mais nous n’en sommes plus à déprogrammer des opérations”. Un bilan des lits disponibles est réalisé chaque jour.
Le niveau 2 du plan « Hôpital en tension » déclenché
“Nous avons déclenché le niveau 2 du plan « Hôpital en tension ». Cela nous permet de mobiliser des lits de chirurgie pour les patients des urgences et d’avoir une certaine agilité dans la gestion et l’optimisation des flux”. Le Professeur Chouihed invite la population à faire attention à l’utilisation des urgences. “Je ne dis pas qu’il ne faut pas venir. Mais rappelez-vous que c’est très difficile pour le personnel en ce moment. C’est un travail très intense, de tous les jours. Nos équipes sont fatiguées et ont besoin du soutien de la population. Elles font preuve d’une énorme résilience. Nous sommes très modestes par rapport à la gestion des urgences et essayons de faire au mieux. Nous avons su nous restructurer et dépasser nos limites”.
Les bons gestes à adopter en période de canicule
Afin de ne pas engorger les urgences, le Professeur Chouihed donne quelques recommandations pour faire face aux vagues de chaleur. “Profitez du matin pour aérer votre logement. Levez-vous tôt et faites tout ce qui nécessite un effort en début de journée. Dès que le soleil apparaît, ne vous exposez pas et enfermez-vous”. Le Professeur Chouihed rappelle également de bien penser à s’hydrater et d’éviter de consommer de l’alcool qui entraîne une déshydratation. “Il ne s’agit pas de boire de grosses quantités d’eau, mais de le faire de manière régulière. Si vous avez des personnes âgées dans votre entourage, prenez de leurs nouvelles et rappelez-leur régulièrement ces quelques conseils”.
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