RCF Nice Côte d'Azur vous explique les arguments sur ce sujet brûlant désormais acté en conseil municipal:
"Nous ne sommes qu'au début de changements profonds" explique le maire de Nice en parlant du climat. Christian Estrosi a mis sur la table du conseil municipal du 13 octobre le dossier de la prolongation de la Promenade du Paillon qui nécessite selon le projet de la municipalité la destruction du Palais des Congrès Acropolis. Une décision qui reste en travers de la gorge des oppositions. Tour d'horizon des arguments:
Le maire de Nice se pose une question: "comment protéger ce petit bout de banquise et son petit ours polaire ?". Cela passe par l'aménagement d'espaces verts pour créer des lieux agréables à vivre lors des grandes chaleurs. "Notre projet de coulée verte n'était pas une évidence mais nous avons tenu bon pour préparer l'avenir".
"Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre" dit le maire de Nice pour la destruction d'Acropolis qui souhaite "anticiper les canicules, les nuits tropicales et les orages dévastateurs" qui "peuvent toucher le Magnan demain". "Nous devons tous espérer qu'Acropolis soit détruit le plus rapidement possible" dit Christian Estrosi qui voit "un paquebot de béton sur le lit d'un fleuve torrentiel dont nos ancêtres connaissaient les tumultes". C'est donc l'argument de l'imperméabilité des sols et de la prévention des inondations qui prime mais aussi celui des particules fines.
Pour tenter de freiner la destruction, le groupe Retrouver Nice met en avant l'avenir. Selon le premier groupe d'opposition, "une pression est exercée par la municipalité qui envisage des solutions de reclassement et fait peser sur les salariés le risque de suppression de la Régie". Pourquoi ? La Régie "pourrait ne plus être subventionnée après 2023". Ce scénario a été envisagé lors de la réunion extraordinaire du comité social et économique de Nice Acropolis le 13 septembre dernier. Jean Moucheboeuf nous affirme que "la régie a eu des subventions pour les années Covid" et le préfet peut la fermer "pour défaut de subventions".
Enfin le groupe Retrouver Nice met en avant la rentabilité: En 2019, Acropolis a réalisé "l'année la plus rentable de son histoire" avec un chiffre d'affaire de 19,5 millions d'euros selon le rapport d'exploitation de la Régie Acropolis Nikaia.
Pour absorber les gaz à effets de serre "il existe un principe de réalité incontournable déterminé par les lois de la physique" explique Fabrice Decoupigny en conseil municipal. "Toutes transformation de matière nécessite de l'énergie" (Albert Einstein) et "la démolition d'un bâtiment aussi, en moyenne 300 à 500 kilos de CO² par m² de surface de plancher". Calculette en main, M. Decoupigny affirme que la destruction d'Acropolis c'est 11500 tonnes de CO²".
Et le futur prolongement de la Promenade du Paillon dans tout ça ? "Le stockage de carbone sur un parc artificiel est de 400 grammes par m² par an" dit Fabrice Decoupigny. Un chiffrage complexe en réalité puisque de nombreux paramètres entre en compte: ainsi, on peut tout de même affirmer que "le chiffre de 25 kg de CO2 absorbé pour un arbre d’une tonne" a été validé par les scientifiques mais il s'agit alors d'un arbre qui a 35 ans et qui contient 100% d’eau.
Il donne une réponse à M. Decoupigny du groupe Nice Ecologique lors du conseil municipal du 13 octobre. "Nous n'avons pas le même angle, si je partage vos chiffres, je ne partage pas votre conclusion, on est sur la destruction d'un bâtiment pour créer un îlot de fraîcheur" explique l'élu en charge des questions environnementales. "Cela ne ce calcule plus en tonnage mais en qualité de vie de santé et ça, ça n'a pas de prix".
Ils nous donnent le comportement des congressistes: ils "se dirigent sur Cannes ou Marseille à contrecœur car ils aiment Acropolis" et abandonnent Nice. Le moral des troupes d'Acropolis ? "les salariés sont dans une grande détresse psychologique, ont leur annonce la démolition de leur Palais alors que certains sont là depuis plus de 30 ans imaginez".
"Trouvez nous un lieu à exploiter ou revenez sur votre décision" dit Guy Ferrandez, secrétaire du comité social et économique d'Acropolis qui s'inquiète sur la suite de la Régie alors que "les salariés sont conservés" mais "avec aucune visibilité" sachant que "nous avons besoin de temps" pour faire venir les clients.
Désormais, place au Palais Nikaia. Un lieu qui peut accueillir "6000 participants dans le cadre de congrès, conventions, assemblées générales" explique le site internet du lieu.
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