L’actualité de ces dernières semaines a montré à nouveau à quel point la mer est un espace stratégique. En Méditerranée orientale, la Grèce et la Turquie se disputent des gisements dans des zones maritimes. L’Amiral Alain Coldefy est ancien major général des armées, ancien pacha du porte-avion Clemenceau et désormais président de la Société des membres de la légion d’honneur. Il publie ses mémoires, "Amiral, le sel et les étoiles" (éd. Favre Pierre-Marcel Eds).
Dans cet ouvrage, Alain Coldefy revient sur la guerre au Kosovo, durant laquelle il était chef de la division des relations extérieures à l’État-major des armées. "Il s’agissait pour la communauté internationale de détruire les moyens de commandement et de coercition de MiloševiÄ [Slobodan MiloševiÄ, ancien président yougoslave, ndlr] et de l’amener devant le tribunal pénal international", se souvient-il.
Alain Coldefy tire plusieurs enseignements de cette guerre, notamment que "les dictateurs perdent toujours, même si parfois cela prend du temps". "Ils s’en prennent à leur population et ils ne comprennent pas qu’à la fin du jeu ils sont morts", explique l’amiral pour qui ces dictateurs connaissent peu de choses de l’échiquier international. Face à eux, "la communauté internationale a gagné", affirme Alain Coldefy.
Le conflit qui se joue entre la Grèce et la Turquie en Méditerranée orientale réaffirme le caractère stratégique de la mer. "Les peuples se battent pour l’eau, pour la nourriture et pour les richesses. Mais certains Etats ne veulent pas respecter le jeu international", commente l’amiral. "On essaye de faire des règles pour délimiter des zones dans lesquelles les Etats ont des droits souverains. Et la Turquie enfreint les règles", constate l'amiral.
Être amiral, c’est aussi se retrouver en pleine tempête parfois. Et lorsque cela arrive, "on est très contents d’avoir appris des fondamentaux à l’école". "On affronte par exemple la mer de face, on est mieux au large qu’à quai. Quand un ouragan se déchaîne, il faut affronter le vent, la mer de côté et attendre que ça cesse", explique Alain Coldefy.
Sur le porte-avion dont il a été le commandant, Alain Coldefy affirme que "la responsabilité est totale et de tous les instants. Il n'y a qu’un seul patron et il faut qu’il s’organise", avec pour priorité que chacun soit respecté dans son travail.
"Notre avenir est maritime", conclut Alain Coldefy, comme il l'a écrit dans son livre. Selon lui, "la France est la deuxième puissance maritime mondiale et on a des richesses que les autres nous pillent parce qu’on a pas la volonté de les contrôler".
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