Il y a deux ans, un incendie ravageait la cathédrale Notre-Dame de Paris. Des flammes, un épais nuage de fumée, devastant la toiture et la flèche, érigée en 1859 par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc. Depuis, un grand chantier se tient dans la cathédrale, mené par de nombreux professionnels. Il a été rendu possible par la générosité des donateurs, qui ne retombe pas 24 mois plus tard. Christophe Rousselot, le délégué général de la fondation Notre Dame, est l’invité de la Matinale RCF.
Jeudi, le président Emmanuel Macron a annoncé que le délai des cinq ans pour la reconstruction de la cathédrale sera tenu. Une promesse réaffirmée grâce à l’avancée des travaux. "Ils avancent tellement que tout permet de dire que la cathédrale sera rouverte en 2024, à la fin de l’année", affirme Christophe Rousselot avant de tempérer : "Cette réouverture ne suffit pas pour autant la restauration totale de la cathédrale parce qu’elle prendra beaucoup de temps".
Ces travaux de sécurisation puis de restauration sont rendus possible grâce à la générosité de 340.000 donateurs. 833 millions d’euros ont été récoltés. Cet élan de générosité ne faiblit pas selon Christophe Rousselot : "Nous avons reçu entre le 1er janvier de cette année et le 15 avril 900 dons, ça représente presque un million d’euros", se réjouit-il.
"Aujourd’hui, les sommes nécessaires pour restaurer l’édifice sont atteintes. Le budget sera présenté avant l’été et tout le monde saura exactement ce que ça va coûter", explique Christophe Rousselot. Selon lui, le point important est le périmètre de ce budget. "On pourra refaire avec ces sommes une charpente, une toiture. Pour le reste, il faudra voir. À la fondation Notre Dame nous avons cette inquiétude de l’intérieur. Nous collectons des fonds pour cela. Si on nous précise que c’est pour les aménagements intérieurs, on attribue les dons à cela", explique-t-il.
En 2019, cette même année, il y a aussi eu des inondations à Venise en Italie, qui ont mobilisé fortement mais de façon courte. "Il y a dans ces catastrophes mondiales trois semaines de mobilisation très forte et après plus rien. Dans le cas de Notre Dame c’est très différent, affirme le délégué général de la Fondation Notre Dame. Les gens écrivent à Notre Dame, à la mère de Jésus Christ. Je ne connais pas de causes qui reçoivent autant de courriers, de chèques. Il faut vraiment considérer qu’il y a un lien très particulier qui s’exprime à ce moment-là”. Christophe Rousselot se souvient d’un enfant, qui a demandé à ses parents de faire don de l’argent de sa communion à la fondation.
D'une façon, l'incendie a eu la conséquence heureuse de renforcer l'attention sur cette cathédrale, qui était en mauvais état. "Il n'y a pas besoin d’être grand spécialiste pour voir que la pierre était très détériorée. La pierre est très mordue par la pollution", déplore Christophe Rousselot.
À l’occasion du deuxième anniversaire de l’incendie, la Fondation Notre Dame organise une vente caritative dont les bénéfices seront principalement reversés au Fonds Cathédrale de Paris. "Il y a des bibelots, des tableaux... Nous avons mis à la vente un certain nombre de lots qui vont permettre de contribuer au financement des aménagements intérieurs", précise le délégué général. Cet événement aura lieu le vendredi 7 mai à 14h à à la salle des ventes de Drouot mais aussi en ligne.
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