Paris
Notre Dame se prépare à rouvrir ses portes aux visiteurs et aux pèlerins. Les artisans peaufinent les derniers détails, les organistes répètent et ajustent encore les tuyaux pour parfaire la liturgie, les éclairagistes règles les jeux de lumières pour que la cathédrale brille de mille feux samedi… La première impression sera exceptionnelle, jamais on n’avait vu la cathédrale comme on la découvre aujourd’hui. Pour nous aider à mieux comprendre les nouveaux décors de Notre-Dame, Étienne Pépin qui a pu visiter la cathédrale en présence de Philippe Jost, revient sur son expérience.
C’était la dernière visite de la cathédrale Notre-Dame de Paris avant sa réouverture. Étienne Pépin, rédacteur en chef chez RCF, a eu l’opportunité de visiter la cathédrale en présence de Philippe Jost, chef du chantier depuis la disparition du général Georgelin. C’était l’occasion pour Philippe Jost de détailler l’importance de la lumière dans la cathédrale rénovée. D’un intérêt esthétique, la lumière est aussi utilisée par les artisans pour mettre en valeur le patrimoine restauré.
L’incendie de la cathédrale a détruit les éléments centenaires de la cathédrale, ainsi que les plus modernes. Il s’agit là d’un aspect quelque peu oublié de la reconstruction de l’édifice parisien, mais s’il a fallu reconstruire la flèche, créer du mobilier liturgique… il a aussi fallu refaire l’intégralité de l’installation électrique de Notre-Dame. Philippe Jost affirme “qu’il y a eu un gros travail sur l'éclairage de cette cathédrale”. Un travail mené par le diocèse de Paris. “Ils ont pris un architecte de lumière qui a déployé l'éclairage de la cathédrale en harmonie ou en lien en y intégrant l'éclairage patrimonial des lustres de Viollet-le-Duc. Il y a des ambiances très variées qui accompagneront le temps liturgique. Mais probablement aussi les heures de la journée, les offices ou hors-office”.
Il y a des ambiances très variées qui accompagneront le temps liturgique. Mais probablement aussi les heures de la journée, les offices ou hors-office.
L’objectif des équipes a donc été de concilier la lueur de l’éclairage électrique avec l’éclat apporté naturellement par les fenêtres et les vitraux de la cathédrale. Pour y parvenir, les ouvriers ont su jouer sur les écarts de luminosité entre les parties les plus profondes de la cathédrale et celles exposées à la lumière du jour. Ce travail aboutit au résultat que le monde a découvert au cours de la visite de chantier du président de la République : une cathédrale lumineuse, presque illuminée.
Pour Philippe Jost, l’éclairage de la cathédrale ajoute beaucoup à “la mise en valeur de cette restauration”. Le superviseur du chantier insiste sur sa volonté de mettre à l’honneur toute une facette de la cathédrale que la restauration a remise à jour. Pendant la visite, Phillipe Jost se remémore les chapelles du déambulatoire du chœur comme des lieux “où les couleurs étaient, dans les décennies d'encrassement, de cierge, d'absence de restauration, les couleurs avaient entièrement disparu”. Il se réjouit désormais que le monde entier puisse admirer la “grande variété de styles et d'approches” de chapelles dans la cathédrale.
Dans les miracles de cet incendie il y a le fait que quand la voûte de la croisée est tombée, il y ait eu des poutres de la flèche qui ont protégé la statue de la Vierge.
La décoration redécouverte cohabite désormais avec les éléments les plus anciens de Notre-Dame de Paris. Philippe Jost est notamment ému par le destin heureux de la statue de la Vierge au pilier. "Dans les miracles de cet incendie il y a le fait que quand la voûte de la croisée est tombée, il y ait eu des poutres de la flèche qui ont protégé la statue de la Vierge. Vous voyez, la statue de la Vierge, elle est de nouveau dans l'espace de la croisée du transept."
La cathédrale sera sous la lumière de tous les projecteurs le week-end de sa réouverture, l'occasion pour tous de découvrir ou redécouvrir le monument et ses éléments décoratifs retrouvés.
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