C’est l’une des pièces incontournables de Notre-Dame-de-Paris. Le Grand orgue devrait à nouveau résonner dans la cathédrale à l’horizon 2024. Mais avant cela, il faut le remettre à neuf.
Épargné par les flammes, mais pas par les poussières de plomb, l'orgue de Notre-Dame-de-Paris fait l'objet d’une minutieuse restauration. Les 19 sommiers de l’instrument sont actuellement à Lodève, dans l’Hérault, dans les ateliers de la Manufacture languedocienne de grandes orgues. Son gérant Charles Sarelot rappelle sur RCF à quoi sert le sommier.
"Le sommier est la pièce maitresse de l’orgue. C’est la pièce sur laquelle repose tous les tuyaux. Lorsque l’organiste enfonce une touche du clavier, cela ouvre une soupape, et cela fait marcher le tuyau. L’organiste a aussi des petites tirettes où il choisit le jeu qu’il veut entendre. Cela va faire coulisser un registre et qui vont faire coordonner les trous pour que ce jeu soit alimenté et puisse se jouer" rappelle-t-il notamment.
Depuis le mois de novembre et jusqu’au mois de septembre, sept artisans sont à l'œuvre pour réparer, selon les méthodes traditionnelles, les 19 sommiers de cet instrument exceptionnel. "On démonte tout ce qui se démonte sur le sommier. Lorsqu’il est démonté, le sommier ressemble à une grille en bois. Avec une table collée derrière. Toute cette grille, ce sont des canaux qui alimentent les tuyaux. On réencolle ces canaux avec de la colle chaude. C’est un mélange de colle d’os et de colle de nerf. Comme les produits de l’époque. On reste dans le traditionnel. Si on veut que le tuyau parle parfaitement, il ne faut pas qu’il y ait de souffle, de fuite. Il faut que ce soit parfaitement étanche" explique-t-il également.
Les 8.000 tuyaux du grand orgue symphonique de Notre-Dame-de-Paris répartis en 115 jeux en font le plus grand instrument de France et le plus connu au monde. Alors pour Charles Sarelot et ses salariés, c’est aussi une grande fierté... "Pour nous c’est valorisant de participer à cette restauration. C’est le gigantisme. On n’a pas travaillé sur des orgues aussi importantes. On en est fier. Le fait que ce soit Notre Dame, il y a un petit truc en plus. Tout le monde a été partant tout de suite pour travailler sur ce chantier. Cela ne se refuse pas. On s’est tous mis d’accord, et c’est parti pour cette aventure" conclut-il.
Dernière étape du chantier, la restauration des tuyaux de façade, restés sur place car trop fragiles pour être transportés, est prévue pour le mois d’octobre. En 2023, à l’issue de sa restauration, le grand orgue sera remonté dans la cathédrale. Il sera alors harmonisé et accordé. L’opération, qui exige le silence le plus complet, sera effectuée de nuit.
A noter que samedi aura lieu la 16ème édition des Journées européennes des métiers d’art. Il sera possible au collège des Bernardins de rencontrer des artisans d’art et notamment des facteurs d’orgue qui œuvrent à la renaissance de la cathédrale et de découvrir leurs savoir-faire uniques.
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