Olympe, une jeune Bretillienne de 17 ans atteinte d’anorexie, monte sur scène ce vendredi, un défi contre la maladie

Il y a deux ans, la vie d’Olympe, habitante de Bréal-sous-Monfort, en Ille-et-Vilaine, et sa famille, bascule. La jeune lycéenne arrête de manger du jour au lendemain, “après un drame traumatisant”, explique-t-elle.  Une anorexie sévère : “Au début, j'ai commencé à diminuer mes portions, c'était un moyen pour moi de d'avoir le contrôle sur ce qui n'allait pas. Après, on tombe dans l'engrenage et c'est un cercle vicieux : plus on perd du poids, plus on va vouloir en perdre.”

La jeune fille, bonne élève, est déscolarisée du fait de sa maladie, un TCA, ou trouble du comportement alimentaire “mal compris par les gens, qui pensent qu’il faut simplement manger, c’est beaucoup plus compliqué. C’est une maladie mentale, et qui isole”, raconte Olympe, hospitalisée deux fois en urgence vitale en décembre 2023 et en juillet 2024 “où j'ai vraiment frôlé la mort. Les médecins ont regardé mes parents en disant que j'allais mourir.  On a eu très peur, et par chance, je suis toujours là.”

La rencontre avec Arnaud Demanche

C’est alors qu’une rencontre va venir transformer sa vie. Ses parents assistent au spectacle de l’humoriste Arnaud Demanche. Olympe tombe sur un article dans lequel l’artiste raconte avoir souffert d'anorexie. “J’ai compris que lui aussi, la scène, lui avait permis d'avancer, réalise Olympe. Je me suis permise de lui envoyer un message pour le remercier de parler d'anorexie librement."

L’humoriste lui répond, et un dialogue débute, jusqu’à ce défi : si Olympe reprend trois kilos, elle pourrait faire sa première partie lors de son passage à Chateaugiron en janvier. “C'était mon rêve, donc forcément, j'étais super heureuse ! J'ai dit oui directement, mais je n'avais en réalité aucune idée de si j'allais pouvoir le faire, se souvient Olympe."

A chaque fois, ces derniers mois, dès que ça n'allait pas, je me disais : C'est dur, mais je veux monter sur scène, je vais avancer. Il n’y a pas le choix.”

La jeune fille qui fêtera ses 18 ans dans les prochains jours, raconte le soutien d’Arnaud Demanche : “Incroyable, j'ai eu beaucoup de chance de tomber sur lui. Il m'a sauvé la vie si je n'avais pas eu cette proposition, je pense que je n'aurais pas avancé autant, parce que les hôpitaux ne font pas tout aujourd'hui dans cette maladie et moi ça m'a vraiment sauvé.”

Des réseaux sociaux et beaucoup de travail

Dans sa chambre tout est là, le dressing avec des tenues pailletées, l’espace pour se filmer, et bien sûr, la collection de lunettes de soleil fantaisies, le signe distinctif d’Olympe sur les réseaux sociaux. Car sur ses comptes instagram et tiktok, créés d’abord pour échanger des vidéos et traits d’humour avec ses parents et ses grands-parents, qu’elle passe en public alors qu’elle est hospitalisée en mars 2024 “pour rencontrer du monde”, la jeune fille multiplie les publications, aujourd’hui trois par semaine.

Des messages de prévention sur l’anorexie, une mise à distance par l'humour de son quotidien de malade, mais pas seulement. “Je ne voulais pas que les gens aient l'image de moi juste pour la malade. Je voulais aussi qu'ils connaissent Olympe, qui j'étais réellement ! Mon côté un peu bling bling, car je suis quelqu'un de très active, j'ai toujours besoin de bouger, très souvent les gens disent de moi que je suis pétillante et solaire mais bizarrement je suis aussi une grande timide."

La scène pour Olympe ce vendredi

Hospitalisée pendant trois mois à la clinique Saint-Yves de Rennes, Olympe travaille son spectacle. Elle écrit les textes, les retravaille avec Arnaud Demanche. Depuis son retour à la maison en décembre, sa famille est le premier public du spectacle. “On le connait par cœur”, sourit sa mère.

On a retrouvé la Olympe d’avant, c’est une renaissance, il lui a sauvé la vie.

Ce vendredi , à Chateaugiron, la salle sera comble, 600 personnes viendront encourager Olympe. “J’espère que le public est prêt, car moi je le suis “, s’amuse la jeune humoriste qui travaille matin et soir sa prestation, qui devait durer 5 minutes, mais sera portée à 20 minutes, au regard de tous les textes écrits. Paillettes et énergie seront au rendez-vous, garantit l'artiste. Ce sera aussi la première fois qu'elle rencontre "en vrai" son mentor.

Olympe doit également se produire dans une salle de comédie de Rennes en mars prochain.