L'opération sous anesthésie générale du pape François s'est déroulée "sans complications", informe le Saint-Siège. Le souverain pontife va devoir se reposer durant plusieurs jours. Ses audiences ont été annulées jusqu'au 18 juin. Pour le vaticaniste Loup Besmond de Senneville, "la question de la renonciation va se poser dans les jours, dans les semaines qui viennent".
Le pape François, 86 ans, a été opéré de l’abdomen ce mercredi 7 juin. Une opération en urgence, pour éviter une occlusion intestinale. Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Saint-Siège, avait appelé à prier pour lui "mais c’est assez classique", prévient Loup Besmond de Senneville, correspondant à Rome pour La Croix. L'opération a duré trois heures et s'est déroulée "sans complication", a indiqué le Saint-Siège.
Les médecins ont décidé d'opérer en urgence le souverain pontife, ce mercredi en fin de matinée. Les examens de santé réalisés ce mardi les ont convaincu de la nécessité de l'intervention. Celle-ci a fait suite à l'opération du côlon que le pape a subie en juillet 2021.
La santé du pape est une question "extrêmement sensible" au Vatican, observe le journaliste Loup Besmond de Senneville. "Au mois de mars, lors de sa dernière hospitalisation, son état de santé avait fait l’objet d’un certain nombre de couacs au Vatican." La prudence est donc de mise au Saint-Siège, lorsqu’il s’agit de communiquer sur le sujet.
La santé du souverain pontife est scrutée depuis plusieurs mois, voire années. À 86 ans, il souffre aussi de douleurs au genoux et de complications aux poumons. Le 26 mai dernier, ses rendez-vous avaient été annulés en raison d’un "état fiévreux". Avant cela, François avait été soigné à la fin du mois de mars d’une pneumonie. De santé fragile, le pape a subi, à l’âge de 21 ans, une ablation partielle d’un poumon.
Il y a une volonté très forte de ne pas répondre à la question de la vacance du pouvoir
Les audiences du pape ont déjà été annulées jusqu’au 18 juin. Le chef de l'Église catholique va en effet devoir se reposer, lui qui "déteste" le repos forcé, précise le journaliste. "Il nous a bien été dit que dès qu’il serait sorti de l’anesthésie il se remettrait à travailler même depuis sa chambre d’hôpital." Ce qui, selon le vaticaniste, ressemble à une "volonté très forte de ne pas répondre à la question de la vacance du pouvoir"…
L'agenda du pape François s’annonce extrêmement chargé pour les semaines à venir. Il est très attendu d’abord à Lisbonne du 2 au 6 août, pour les Journées mondiale de la jeunesse. Puis en Mongolie, du 31 août au 4 septembre, et à Marseille, le 23 septembre prochain. "Tous ces déplacements sont pour l’heure maintenus, confirme Loup Besmond de Senneville, mais cela dépendra de sa capacité à faire ces voyages."
Renonciation, conclave… "c’est un peu un sujet permanent" au Vatican, décrit Loup Besmond de Senneville. Si l’anesthésie générale inquiète au Vatican, c’est parce qu’elle peut avoir "des conséquences sur ses capacités intellectuelles, de concentration". "Et donc forcément la question de la renonciation va se poser dans les jours, dans les semaines qui viennent, prévoit le journaliste, en particulier c’est la question de la récupération du pape François qui va se poser et donc sa capacité à pouvoir continuer de gouverner l’Église universelle."
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