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Orne, terre de champions. Alizée Pottier, le rallye dans la peau
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Pongiste handisport, Émeric Martin ne compte plus ses titres. Quatre médailles aux Jeux paralympiques, trois titres de champion du monde... Dans Orne, terre de champions, il nous parle de sa participation aux Jeux de Paris, du sport à haut niveau, de ses débuts à Argentan…
Émeric Martin, c’est un palmarès en para tennis de table : quatre médailles aux Jeux paralympiques pour quatre participations, trois titres de champion du monde, neuf titres de champion d’Europe, 42 titres de champion de France par équipe. Mais c’est aussi « de la fierté, un long parcours, de nombreuses heures d’entraînements », selon le para sportif.
À 51 ans, le pongiste de la Bayard Argentan revient d’une pause pour participer à ses cinquièmes Jeux.
Ayant mis sa carrière en pause durant six ans, Émeric Martin s’est donné le défi de revenir pour vivre les Jeux paralympiques à domicile cet été. Malgré une place de numéro 1 mondial conservée pendant près de 10 ans, deux ans et demi d’entraînement ont été nécessaires pour faire son retour sur le devant de la scène. « Quand on s’arrête, on se laisse peut-être un petit peu aller sur le poids, sur la façon de manger… et il faut revenir à une discipline importante. » Une discipline retrouvée et récompensée par sa qualification aux Jeux paralympiques, officialisée en avril.
Cette nouvelle aventure, Émeric Martin s’y est lancé avec sa femme et ses trois enfants, ses « premiers supporters » à Paris fin août.
« Le sport m’a aidé à me reconstruire. » En 1992, Émeric Martin, alors âgé de 18 ans, est victime d’un accident de la route. Paraplégique, il se lance dans le sport pour reprendre confiance. « J’ai eu la chance après mon accident d’être à Argentan où se trouvait l’ancien entraîneur de l’équipe de France handisport. Il entraînait le club de tennis de table de la Bayard Argentan. On y a tout de suite créé une section handisport et l’aventure a commencé, assez rapidement. » Dès 1995, le pongiste obtient le titre de champion d’Europe par équipe et de vice-champion d’Europe individuel. Des première victoires prometteuses pour celui qui participera ensuite à quatre olympiades : Sydney en 2000 (médaille d’or), Athènes en 2004 (médaille d’argent), Pékin en 2008 où il est nommé capitaine de la délégation française (médaille de bronze) et Londres en 2012 (médaille de bronze).
Un parcours victorieux qui a cependant débuté par quelques défaites. « Dans ma carrière, il y a eu énormément de défaites. Des défaites qui m’ont construit. Mais également de grosses déceptions. Ma non participation aux Jeux paralympiques d’Atlanta en 1996, près de quatre ans après mon accident alors que je venais de faire vice-champion d’Europe en 1995 : j’y croyais et finalement je n’ai pas été qualifié. Mais ça m’a donné une motivation supplémentaire pour les Jeux de Sydney et obtenir ce graal qu’est le titre de champion paralympique. »
« Je suis sportif de haut niveau et non sportif professionnel. Lorsque je gagne un tournoi, je gagne une médaille, une coupe et des points pour le classement mondial et je ne gagne pas un centime, au contraire je perds entre 2 000 et 3 000 euros. Une saison me coûte entre 40 000 et 50 000 euros. » Mais Émeric Martin peut compter sur ses partenaires qui l’accompagnent, même s’il reconnaît qu’il est plus compliqué de trouver des sponsors en handisport. « On n’est pas entouré d’un agent qui va trouver des sponsors. C’est nous qui faisons les démarches. C’est une prise de temps supplémentaire. Sachant que je travaille à côté, précise le sportif. Dans les 20 meilleurs mondiaux de ma catégorie, je suis le seul à travailler. Donc je pars avec un désavantage. »
Un désavantage qui ne devrait pas l’empêcher de briller à nouveau aux Jeux paralympiques. Le champion espère revenir à Argentan avec une médaille. Et quand on le questionne sur la suite de son parcours, il s’interroge : « Est-ce que j’arrête ? Est-ce que je continue ? Le retour a été difficile au début pour revenir dans les meilleurs mondiaux. Là, je commence vraiment à bien rejouer. Donc ça donne envie de continuer et d’aller encore faire briller Argentan, l’Orne, la Normandie partout dans le monde ».
Un témoignage à découvrir en intégralité dans l’émission Orne, terre de champions.
À l'heure où les sportifs du monde entier se mesurent lors des Jeux olympiques de Paris, RCF part à la rencontre d'athlètes ornais de haut niveau dont la vocation a émergé en Normandie. Mathilde Danot a recueilli leur histoire. Les valeurs qui les poussent à se dépasser, les discernements à opérer, les ressources pour vivre les défaites comme les victoires, la place de leurs familles... Cinq portraits de champion, à cœur ouvert.
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