Paris 2024 : “Vous aurez votre dose de records, de sueur, de larmes et d’échecs” : les sportifs paralympiques espèrent la même ambiance qu'aux JO

Un article rédigé par Baptiste Madinier - RCF, le 20 août 2024 - Modifié le 30 août 2024

Prolonger le plaisir : c’est le maître-mot des acteurs du paralympisme, une semaine avant la cérémonie d’ouverture de l’acte II de Paris 2024. Après le succès populaire et sportif des Jeux olympiques, ils espèrent être portés par la même ferveur et bénéficier de la même ambiance sur les mêmes sites que les athlètes olympiques. C’est maintenant un mélange d’impatience et de pression qui accompagne les 4 400 athlètes de ces Jeux à une semaine du coup d’envoi.

Yohan Peter membre de l'équipe de france d'escrime fauteuil s'entraine avant les jeux paralympiques. - 16 Août 2024 / Romain de Sigalas by Hans LucasYohan Peter membre de l'équipe de france d'escrime fauteuil s'entraine avant les jeux paralympiques. - 16 Août 2024 / Romain de Sigalas by Hans Lucas

Pas de place pour la nostalgie des Jeux olympiques. “On va sauver les français de la morosité grâce aux Jeux paralympiques, promet David Smétanine, nageur grenoblois âgé de 49 ans. Il s'apprête à vivre ces sixièmes et derniers Jeux paralympiques. Il est notamment double médaillé d’or à Pékin en 2008. Mais ces Jeux ont une saveur particulière. “Cela fait très longtemps que j’attends de vivre ces Jeux à la maison”, assure-t-il. Alors aujourd’hui, son message est simple : “Prenez vos places, les prix sont intéressants et les épreuves sont belles à découvrir”

Une "deuxième chance" de vivre Paris 2024

Depuis le coup d’envoi des Jeux olympiques, 700 000 places supplémentaires ont été vendues pour les Paralympiques selon le patron de Paris 2024, Tony Estanguet. Cela porte le total de places vendues à 1,7 million sur les 2,5 millions disponibles. “Comme à Londres en 2012 pendant les Jeux olympiques, la billetterie des paralympiques s’est envolée parce que les gens en voulaient encore et c’est une deuxième chance de vivre quelque chose d’unique”, explique Michaël Jérémiasz, ancien champion de tennis, et chef de mission de l'équipe de France paralympique. Néanmoins, il reste encore 800 000 billets à écouler et nous sommes bien loin des dix millions de billets mis en vente pour les JO. “On a encore du boulot pour faire une société juste qui a compris ce que le sport lui apportait”, reconnaît Michaël Jérémiasz.

L’enjeu est de montrer qu’on peut vivre les mêmes émotions, les mêmes frissons dans le para-sport que dans le sport olympique

La France s'apprête à accueillir les premiers Jeux paralympiques d’été de son histoire et "quatre millions de visiteurs sont attendus", selon la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, dont 10 % d’étrangers. Après le succès de l’olympiade, les sportifs et acteurs du paralympisme panachent l'impatience avec la pression. “Je suis très impatient d’y être, surtout après avoir vécu la magie des Jeux olympiques pendant deux semaines”, piaffe Michaël Jérémiasz qui reconnaît “une petite pression dû à l’énorme succès des JO”. “Pour l’instant, le projet est d’autant plus réussi, ce qui attise notre impatience encore davantage”, confirme David Smétanine qui a vécu le sacre de Léon Marchand sur le 4x100 mètres 4 nages en direct depuis la piscine. 

Conserver la même ambiance 

L’ambiance a marqué tout le monde. Elodie Vachet, entraîneuse des joueurs de tennis de table de l’équipe de France, a suivi l’épopée des frères Lebrun. Elle coach trois joueurs fauteuils et espère profiter de la même ferveur. L’ambiance dans la salle était monumentale pendant les Jeux olympiques, on espère qu’elle ne va pas retomber et que les gens seront au rendez-vous pour les paralympiques”, confie-t-elle. “On a des sites de compétitions incroyables en plein centre-ville ce qui a permis de créer une ambiance incroyable”, abonde le nageur David Smétanine, dont la première épreuve est prévue le 30 août.  

“J’ai envie que le public découvre ce mouvement, ces athlètes, ces performances brûle Michaël Jérémiasz. “L’enjeu est aujourd’hui de montrer qu’on peut vivre les mêmes émotions, les mêmes frissons dans le para-sport que dans le sport olympique”, analyse-t-il. Pour cela, il faut regarder au-delà du handicap et de ses catégories parfois compliquées à comprendre dans le paralympisme. “On aime le sport parce que cela fait vivre des émotions”, plaide l’ancien tennisman. “Nous nous sommes tous extasiés de voir trois français gagner le BMX, nous étions tous comme des fous, mais je mets au défi 99 % des gens de citer le nom de l’un des trois”, poursuit-il. “Leur nom n’a pas d’importance, car on va voir les Jeux pour l’ambiance, le partage et les émotions que cela procure. Vous aurez votre dose d’émotions, de sueur, d’émotions, de larmes et d’échecs. Une nouvelle promesse.  

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