Les travaux de la place Wilson pour installer un parking souterrain ont été annoncés. Les opposants soulignent la présence d'arbres sur la place qui sont décrits avec un caractère élogieux dans un document municipal: la charte de l'arbre.
La ville de Nice le dit elle-même: la charte de l'arbre existe pour "protéger le végétal". Sauf que... pour le cas de la place Wilson et de son futur parking souterrain, il se prépare peut-être un sacrifice d'une espèce qui est "à privilégier" selon la commune: le Ginkgo biloba. Il serait "trop fragile pour être replanté" contrairement "aux agrumes et oliviers" qui vont trouver une place dans des cours d'écoles explique Romain Betti, directeur des espaces verts de la ville de Nice. Comprenez, les arbres aux 40 écus de la place Wilson risquent bien de mourir avec l'arrivée du projet: soit en étant déterrés soit en étant purement et simplement broyés. Cet arbre n'a en moyenne qu'une chance sur deux de survivre si la ville de Nice décide de les transplanter, la meilleure chance de survie étant en hiver lorsqu'il a perdu ses feuilles.
Sur ce visuel de la ville de Nice, les feuilles d'un Ginkgo biloba pour illustrer les arbres à privilégier. - Capture d'écran nice.fr
Et pourtant, la ville fait l'éloge de cet arbre dans sa charte de l'arbre: lorsque l'on consulte le document de la mairie de Nice, il est tout simplement parfait. Risque allergisant "faible" voire "nul". Il "joue un rôle important comme régulateur climatique" et séquestre du CO2 bien plus que d'autres espèces: la mairie de Nice explique que "pour un Ginkgo biloba à l’âge adulte on peut s’attendre à une valeur de stockage de carbone égale à 3209 kg de CO2". Hormis à l'être humain, cet arbre résiste à tout, même au feu atomique d'Hiroshima.
L'association Terre Bleue a donc décidé de se mobiliser à Nice pour sauver les arbres qui seront abattus comme les platanes. Hélène Granouillac en chef de file d'une réunion sur la place Wilson ce 15 novembre: plusieurs habitants curieux engagent la discussion avec celle qui "invite à s'opposer à ces projets arboricides". Pour Romain Betti, directeur des espaces verts de la ville de Nice, "le platane qui arrive en bout de croissance n'est pas dans sa phase la plus forte en terme de séquestration de carbone" mais indique que les espèces qui "Le paulownia, le micocoulier sont en tête de liste de la séquestration de carbone 25 kilos par an". "Les poumons verts c'est fini, on va les flinguer" estime Hélène Granouillac qui est aussi élue d'opposition au conseil municipal niçois.
Est-ce exagéré ? Pour un Paulownia tomentosa planté "on peut s’attendre à une valeur de stockage de carbone égale à 2451 kg de CO2" explique la ville de Nice. C'est moins que pour les Ginkgo biloba menacés. Le micocoulier de Provence ? 20 kg de CO2/an contre 32 pour le Ginkgo. Pour équilibrer, la mairie explique qu'il y aura 2,5 fois plus de végétation sur la place une fois le parking souterrain de 5 niveaux achevé. L'annonce de ce parking a donc réveillé l'association Terre Bleue qui a organisé une rencontre avec les riverains. "Il y a déjà un parking ! On va pas en faire tous les 10 mètres", dit un retraité qui habite la place, surpris du projet. Célia se dit "touchée" par cette nouvelle. Pour elle "ça ne me semble pas concevable parce que les arbres c'est l'ombre c'est l'accueil des oiseaux, de la biodiversité".
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