Deux mille personnes partent chaque année en Volontariat de Solidarité Internationale. Parmi eux, nombreux sont envoyés par une ONG chrétienne, comme la Délégation Catholique pour la Coopération, Fidesco ou les Missions Etrangères de Paris. Comment vivent-ils le retour ? Comment cette mission marque la suite de leur vie personnelle, professionnelle et spirituelle ? Témoignages de savoyards et haut-savoyards partis deux ans en RDC, en Guinée, au Liban, au Pérou ou encore à Madagascar.
Retrouver la richesse et le confort, après avoir vécu dans un pays moins favorisé, auprès des plus pauvres. Un moment marquant, pour tous les volontaires de retour au bercail. "On a eu beau rentrer chez nous, il nous a fallu du temps pour se ré-acclimater. Comme nous avions mis du temps pour nous acclimater à notre pays de mission" résume Mélanie Rombaut, partie en Guinée en 2012, avec son mari et leurs quatre enfants. Vient ensuite la nécessité de retrouver un travail ou un logement, avec parfois un déménagement : matériellement, la réinstallation peut prendre plusieurs mois.
Qu'est ce qui donne du sens à notre vie ? Quel est notre cap, maintenant ?
"Et puis, il y a la question du sens !" souligne Guillaume Thiery, revenu en famille du Pérou en 2019. "Qu'est ce qui donne du sens à notre vie ? Quel est notre cap, maintenant ? Cette question fait partie des enjeux du retour et elle peut prendre du temps à être tranchée". Philippe et Christine Huguenin, revenus de Madagascar il y a un an et demi, ont tranché la question par des changements de vie très concrets : "Nous avions le projet, avant notre départ, d'aller vivre en Savoie, d'où Philippe était originaire. Au retour, nous avons décidé de mettre en œuvre ce projet tout de suite. J'ai d'abord demandé ma mutation. Et puis, finalement, je me suis sentie appelée à autre chose... J'ai regardé où en était mon relevé de carrière et j'ai pris ma retraite plus tôt que prévu" raconte Christine.
Quelle claque de vivre une naissance au Liban ou de participer à une messe grecque-catholique de trois heures !
Derrière ces changements de vie ou de carrière plus immédiats, tous les anciens volontaires se disent marqués sur le plus long terme. Les enfants embarqués dans l'aventure par leurs parents témoignent de leur fierté et de la richesse de cette expérience, qui les impacte encore. Les adultes, quant à eux, évoquent le changement de regard sur les pays "du Sud" et des liens conservés avec certains amis de leur pays de mission. Les expériences spirituelles ou communautaires vécues sur place laissent aussi des traces : "Quelle claque de vivre une naissance au Liban ou de participer à une messe grecque-catholique de trois heures !" raconte Christine Allezina, partie avec son mari au Liban, il y a vingt ans.
Le Seigneur nous guide toujours, pas à pas. Et notre mission continue, où que nous soyons !
"Nous prêtons attention à nos engagements, mais aussi à la manière dont nous les habitons. Au Pérou, nous étions un peu scrutés... Ici aussi, nous avons à être témoins" confie Guillaume. "Ma foi est devenue plus militante, au fil des ans : je me suis engagé au CCFD Terre-Solidaire et dans d'autres actions. Avec cette idée que la construction du Royaume a du sens ici aujourd'hui" témoigne Xavier Courtois, parti juste après son mariage en Afrique, il y a près de quarante ans. "Nous sommes partis parce que nous nous y sommes sentis appelés par le Seigneur. Au retour, ce qui est beau, c'est de continuer à voir que le Seigneur nous guide toujours, pas à pas. Et que notre mission continue, où que nous soyons !" conclut Mélanie Rombaut.
Nos témoins, comme la majorité des chrétiens des pays de Savoie, ont vécu leur mission envoyés par la DCC et Fidesco. Des ONG catholiques qui accompagnent au discernement, forment les volontaires en amont et proposent aussi un accompagnement au retour.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !