Si le Covid-19 mobilise une grande partie des hôpitaux et des soignants, les autres maladies sont toujours là quelles soient chroniques ou non. Peut-on continuer à se faire soigner pour autre chose que le coronavirus ?
Généraliste ou spécialiste : les Français "ont peur de venir" consulter leur médecin. "Ils ont l'impression que l'on ne prend en charge que les urgences ou éventuellement les coronavirus ou les suspects de coronavirus." C'est le constat que dresse le Dr. Jean-Paul Ortiz qui préside la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). Les consignes du gouvernement ont forcément un impact sur cette baisse de la fréquentation des cabinets médicaux : les déplacements sont autorisés pour des "consultations et soins ne pouvant être assurés à distance et ne pouvant être différés" ou le "soin des patients atteints d'une affection de longue durée".
Il y a pourtant des risques pour de nombreux patients atteints de maladies chroniques de mettre entre parenthèse leur suivi. Voire, pour d’autres, de négliger leur santé ou de passer à côté de quelque de grave."Nous sommes inquiets, confie le Dr. Ortiz, parce qu'on pense qu'après cette épidémie de coronavirus, nous allons avoir des retards de diagnostic, de prise en charge de pathologies qui auraient dûes être prises en charge." On le sait, pour les cancers, par exemple, le dépistage précoce est essentiel. Il ne faut donc pas hésiter à prendre contact avec son médecin par téléphone, il saura dire à son patient s'il faut qu'il se déplace ou si une téléconsultation peut suffire.
La majorité des cabinets dentaires sont actuellement fermés en cette période de confinement. âPour toute question, "en premier lieu les patients peuvent appeler leur praticien", explique le Dr. Pierre Schmidt. Et en cas d'urgence bucco-dentaire, un numéro national a été mis en place : le 09 705 00 205.
"Les patients sont redirigés automatiquement vers leur département qui leur donnera des indications sur la régulation des urgences." Mais seulement les cas les plus sérieux seront pris en charge : "On ne pourra prendre que les urgences vitales dentaires, comme risque infectieux absolu et douleur insoutenable." Reste que le report de soins non urgents entraînera un engorgement une fois le confinement levé.
Le Conseil de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes avait demandé la fermeture des cabinets dès le début du confinement. Mais il annonce sur son site : "Si vous souffrez d’une pathologie chronique nécessitant des soins en kinésithérapie de manière ininterrompue, rassurez-vous : ceux-ci vous seront prodigués à domicile."
Les syndicats d’opticiens ont mis en place une permanence : il s’agit d’un service minimum uniquement pour les soignants ou pour le dépannage de cas très problématiques, comme la casse où la perte de lunettes ou le renouvellement si elles ne sont plus adaptées à votre vue. À condition que l’ordonnance précise le caractère urgent. Pour les lentilles, ou verres de contact, ce sera très exceptionnellement car il y a plus de risque de transmission du virus. Le site Urgenceopticien.fr recense les opticiens de garde et leur heure d’ouverture.
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