Durant 8 ans, Paul a été sous l’emprise de son ancienne compagne. Il a dû faire face aux coups, mais aussi à une violence psychologique, et a fini par être isolé de ses proches.
Les violences conjugales ne concernent pas uniquement les femmes. Certains hommes peuvent aussi en être victimes. Cela a été le cas de ce jeune castelroussin, qui se remet aujourd’hui d’une relation malsaine et dangereuse.
Pourtant, lorsque sa relation a commencé avec Martine, rien ne laissait présager une telle situation.
On s'est rencontré sur les réseaux sociaux, se rappelle-t-il. Elle était à l'époque avec quelqu'un d'autre, et elle l'a quitté pour moi. Avec lui, c'était elle la victime. Cette situation m'a fait éprouver de l’empathie pour elle. Elle a dû le ressentir, et se dire qu'elle allait pouvoir me mettre le grappin dessus. Elle m'a emprisonné à ce moment-là.
Au début, tout est souvent tout rose, on appelle cela la phase "lune de miel" durant laquelle on idéalise l'autre et ce que l'on vit à deux. Mais en quelques semaines, leur relation évolue et les premières violences se manifestent : « Elle rigolait avec moi en me mettant des claques de plus en plus fortes », se souvient douloureusement Paul. L'agressivité s'accentue avec des coups de poing, voire même des étranglements.
Une tension s'installe au sein du couple avec des agressions de la part de Martine qui instaure volontairement un déséquilibre. Face à cette domination, Paul se retrouve, petit à petit, de plus en plus isolé : « Si j'avais des fréquentations féminines, que ce soit de la famille ou des amies, elle parlait d'elles comme étant des “pouffes” ». Le jeune homme finit par ne plus voir ses proches pendant un an. Pour communiquer avec eux, il est obligé de se cacher dans les toilettes pour envoyer quelques messages. Il les contacte aussi lorsqu'elle est en train de dormir. Mais cette solitude forcée lui fait rater deux événements familiaux importants : « Je n'ai même pas pu assister à la naissance d'un petit neveu, parce qu'elle a refusé que je m'y rende, comme ma sœur ne voulait pas de sa présence. Je n'ai pas pu non plus me rendre à l'enterrement d'une petite cousine. Ça m'a fait beaucoup de mal ».
Cette situation ne convient évidemment pas à Paul, qui essaie de quitter Martine à sept reprises en huit ans. Mais, il est prisonnier de cette relation d'emprise, il revient à chaque fois dans ses bras par « peur d'être seul », dit-il, c'est une dépendance à l'autre, une dépendance psychologique et affective. Jusqu’au jour où il parvient enfin à se séparer définitivement d'elle : « J'ai profité d'un moment où on était tous les deux occupés, et hors de notre domicile, pour partir et ne jamais revenir. Je n'ai rien pris dans l'appartement, elle a tout gardé », raconte-t-il.
Aujourd'hui, Paul va mieux. Il a tiré les leçons de sa relation toxique et a retrouvé l'amour auprès de Sarah : « Elle ne me manipule pas, elle me comprend très bien, tout se passe bien. Contrairement à mon ancienne conjointe, je n'ai pas fait l'erreur de m'installer rapidement avec elle. Si jamais on veut rester chacun chez soi, c'est possible ».
Pour autant, il reste sur le qui-vive, avec la crainte d'avoir des nouvelles de son ex compagne : « Parfois j'ai des appels inconnus très harcelants. J'ignore si c'est elle, mais je ne sais pas comment je réagirais si jamais j'entendais sa voix », se demande Paul avec crainte.
"L'écho des sans voix" donne la parole aux personnes éloignées des médias. L'émission permet à ces personnes de se réapproprier l'espace public via l'espace radiophonique. Les témoignages libèrent la parole et jouent un rôle de prévention, aident au recul des préjugés.
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