Pause numérique : l’expérimentation lancée au collège de Retournac

Depuis le 7 octobre, tous les matins, c’est le même rituel pour les élèves de 5e. En arrivant, ils doivent tous déposer leurs téléphones portables dans une boîte. Cette dernière est ensuite fermée et rangée dans un endroit sécurisé. C’est ce qu’on appelle la pause numérique. En clair, l’utilisation du téléphone portable est tout simplement interdite au collège Boris Vian. L’établissement est le seul, avec celui de Langeac, à faire partie de cette expérimentation lancée au niveau national.
 

La pause numérique va bientôt concerner l’ensemble des élèves

La direction de l’établissement a souhaité démarrer l’expérimentation progressivement. Pour l’instant, elle ne concerne que les 5e. Mais « prochainement, les 3e et les 6e vont s’y mettre, avant les 4e en dernier », indique Bruno Rohaud, le principal du collège Boris Vian. L’idée est d’arriver à généraliser le dispositif « d’ici la fin de l’année 2024 ». Selon lui, cette expérimentation s’accompagne de « 3 défis : logistique, organisationnel et financier ». C’est pourquoi le choix a été fait de ne pas concerner l’ensemble des 276 élèves d’un coup.

Présent en début de semaine sur place, le recteur de l’académie de Clermont-Ferrand, Karim Benmiloud, estime que l’Éducation nationale devait reprendre en main l’utilisation des téléphones portables dans les collèges. Il reconnaît que la tolérance « était variable d’un établissement à l’autre » et que « les choses s’étaient un peu relâchées ». Mais « désormais, nous sommes très exigeants », avant d’ajouter qu’il s’agit « d’un combat de tous les jours, les parents le savent bien ».
 

Une généralisation en 2025

Les élèves semblent avoir bien pris le pli. Certains « le laissent même à la maison, car ils savent qu’ils ne pourront pas l’utiliser durant la journée au collège », indique Bruno Rohaud. Une manière de lutter contre le cyber-harcèlement dans les établissements scolaires, mais aussi de renforcer la concentration des élèves en cours.

L’ensemble des parents présents lors de la visite du recteur de l’académie de Clermont-Ferrand valident la mesure. Néanmoins, il reste une inquiétude : une surconsommation les week-ends à la maison, « de plusieurs heures, jusqu’à 6-7 heures par jour », explique Karim Benmiloud. Le dispositif de la pause numérique devrait être généralisé à l’ensemble des collèges de Haute-Loire à partir du 1er janvier 2025.