Après de nombreux reports, le plan de lutte contre la pauvreté du gouvernement est dévoilé ce lundi. Ce « pacte des solidarités » suscite des attentes des associations, mais aussi la crainte d’un manque d’ambition de l’État. À l'image de Guillaume Latil, directeur général de la fondation de l’Armée du Salut.
Lundi après-midi, les différentes associations ont rendez-vous à Matignon. La première ministre Élisabeth Borne va leur dévoiler le nouveau plan de lutte contre la pauvreté du gouvernement. Baptisé, « Pacte des solidarités », il doit prendre le relais de la « stratégie pauvreté » lancée lors du précédent quinquennat en 2018.
Dans un contexte de crise de l’aide alimentaire et de forte inflation, le nouveau plan suscite autant d’attentes que de craintes. Initialement, il devait être présenté en janvier dernier et avait été reporté deux fois. Les acteurs du secteur de la solidarité redoutent un manque d’ambition de l’Etat, avec un budget à venir serré.
« J’ai de l’espoir, mais peur qu’il soit déçu. On en attend beaucoup, mais jusqu’à maintenant les moyens n’ont pas été importants » résume Guillaume Latil, directeur général de la fondation de l’Armée du Salut, invité de la Matinale RCF ce lundi. « Nous faisons face à un incendie et 15 millions, c’est un arrosoir » dit-il, en citant par exemple le cas des Restos du Cœur.
De report en report, les grandes lignes de pacte des solidarités sont en fait déjà connues. Le gouvernement a choisi de mettre l’accent sur quatre axes forts :
« Ce sont toutefois des axes pertinents » relève Guillaume Latil. En particulier, l’emploi, a ses yeux « une clé essentielle qui redonne de la dignité aux personnes ».
Le directeur général de la fondation de l’Armée du Salut insiste sur le retour à l’emploi des plus précaires : « Ce sujet ne se résout pas juste avec la baisse du chômage. Il faut mettre le paquet sur l’accompagnement ». Or, les métiers du social ont perdu de leur attractivité, il manque du monde pour accompagner les plus fragiles. « Il faut revaloriser les métiers du social » souligne Guillaume Latil qui demande aussi le rétablissement des crédits supprimés cette année pour l’hébergement d’urgence. (-6 %)
D’autres volets du pacte sont également prévus pour lutter contre la stigmatisation des plus pauvres, adapter les politiques publiques à certains territoires ruraux ou simplifier les relations avec les associations. En France, près de 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté.
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