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Peine de mort : le nombre d’exécutions au plus haut niveau depuis 10 ans 

RCF, le 29 mai 2024 - Modifié le 29 mai 2024

Le nombre d’exécutions est reparti à la hausse au niveau mondial, constate Amnesty International dans son rapport annuel publié aujourd’hui. L’augmentation est spectaculaire en Iran où le régime des Mollah utilise la peine de mort pour dans sa répression de la population.

Manifestation à Paris en mai 2023 contre la répression et la peine de mort en Iran.Crédit photo :  Henrique Campos / Hans Lucas.Manifestation à Paris en mai 2023 contre la répression et la peine de mort en Iran.Crédit photo : Henrique Campos / Hans Lucas.

Le nombre d’exécutions dans le Monde a atteint son plus haut niveau depuis 2015, selon le rapport annuel d’Amnesty International publié aujourd’hui. L’ONG a recensé au total, 1 153 exécutions l’an dernier soit une hausse de 30 % par rapport à 2022. Ce chiffre n’inclut pas les milliers d’exécutions en Chine dont le nombre exact reste secret.

Hausse spectaculaire des exécutions en Iran 

Ce pic s’explique notamment par une flambée des mises à mort en Iran. 74 % de toutes les exécutions recensées dans le monde en 2023, l’ont été en Iran. "Les autorités iraniennes ont renforcé leur recours à la peine capitale dans le but de répandre la peur au sein de la population", souligne Amnesty International dans un communiqué. "L’Iran a multiplié les mises à mort pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et les condamnés font partie des groupes de population les plus marginalisés et les plus pauvres", précise Anne Denis, responsable de la commission contre la peine de mort de l’ONG. 

56 % des exécutions pour trafic de drogue

Au moins 853 personnes ont été mises à mort en 2023 contre 576 en 2022, soit une hausse de 48 %. Selon Amnesty International sur l’ensemble des exécutions comptabilisées en Iran, au moins 545 étaient liées à des actes qui ne devraient pas être passibles de la peine de mort au regard du droit international, y compris des infractions à la législation sur les stupéfiants, des vols et des actes d’espionnage. Les exécutions liées à des infractions à la législation sur les drogues représentaient 56 % du nombre d’exécutions enregistrées en 2023, soit une hausse de 89 % par rapport aux 255 recensées en 2022. "De nombreuses personnes exécutées l’ont aussi été en raison de leur participation ou mouvement femmes vie et liberté après la mort de Masha Amini", indique Anne Denis. 

Des exécutions aussi en Arabie Saoudite et aux États-Unis

Derrière la Chine et l’Iran, les trois autres pays pratiquant le plus la peine de mort sont l’Arabie Saoudite, la Somalie et les États-Unis qui ont procédé à davantage d’exécution en 2023, que l’année précédente. Aux États-Unis, le nombre d’exécutions est ainsi passé de 18 à 24. "Malgré tout, les pays qui procèdent encore à des exécutions, sont de plus en plus isolés. Il n’y a pas eu de nouveaux pays abolitionnistes, mais dans plusieurs pays des projets de loi pour l’abolition ont été adoptés", constate Anne Denis.  

 

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