La 41e édition du pèlerinage de Chartres, du 27 au 29 mai, a enregistré un record de participation, surtout auprès des jeunes. Avec une moyenne d'âge de moins de 21 ans, les pèlerins n'étaient pas tous des habitués de la messe sous sa forme extraordinaire. Comment expliquer le succès du pèlerinage traditionaliste auprès des jeunes ?
16.000 personnes ont participé au pèlerinage de Chartres organisé par l’association Notre-Dame de chrétienté du 27 au 29 mai. C’est un record de participation. Les organisateurs ont même été obligés de clôturer les inscriptions plusieurs jours avant le départ, tellement il y avait de demandes. Ce succès du 41e "pèlerinage de chrétienté" ne passe pas inaperçu dans les médias, de La Croix à BFM, du Parisien à TF1. Un record de participation d'autant plus notable que ce pèlerinage demande un véritable effort physique (plus de 85 kilomètres en trois jours). Et surtout, c’est un événement religieux où la messe est proposée dans sa forme extraordinaire. De quoi le succès de ce pèlerinage traditionaliste est-il le signe ?
L’édition 2023 du pèlerinage de chrétienté frappe par la jeunesse de ses participants. Si l’on a vu marcher des familles et "aussi des gens plus âgés", comme le dit Arnaud Duroyaume, responsable d’un chapitre, "la moyenne d’âge est de moins de 21 ans". "Il y a beaucoup d’étudiants, il y a beaucoup de jeunes", décrit-il.
Autre chiffre notable, "on estime à 40%" la proportion de pèlerins "qui ne sont pas des habitués des messes entre guillemets tradis". Arnaud Duroyaume précise qu’il n’aime guère le terme "tradi" - "Le tradisme n’existe pas, nous sommes d’abord catholiques !" Un chiffre qui fait écho aux 38% de jeunes qui "disent plutôt apprécier la messe en latin" parmi ceux inscrits aux JMJ de Lisbonne, selon une étude journal La Croix parue vendredi 26 mai.
Pour comprendre les raisons d’un tel succès il ne faut pas aller chercher du côté d’une quelconque sensibilité politique, selon Arnaud Duroyaume. "On est loin de toute idée politique, identitaire, comme je peux lire dans les journaux", dit-il. Si les jeunes sont attirés par ce pèlerinage de Chartres de Pentecôte, c’est selon lui en raison de son caractère "exigeant". "C’est vraiment une rencontre exigeante avec Jésus pendant trois jours. Jésus a quelque chose à nous dire à travers les ampoules, à travers les kilomètres..."
Pour l’organisateur, "contrairement à la plupart des autres catholiques", les familles attachées à la forme extraordinaire de la messe "sont des gens qui transmettent". Chez eux, "la transmission de la foi est plus solide", observe Arnaud Duroyaume. Il décrit par ailleurs des jeunes "qui ont reçu" mais qui "ont eu une rencontre personnelle avec Jésus" et sont "devenus missionnaires". "Moi, témoigne-t-il, il y a eu une rencontre, un moment où ma foi héritage, ma foi de civilisation on va dire, est devenue une foi personnelle parce que c’était une rencontre avec le Christ."
Autre record, plus de 300 clercs, des prêtres diocésains, mais aussi des séminaristes et des religieux, se sont inscrits au pèlerinage de chrétienté cette année. Un événement international, puisqu’il attire aussi des pèlerins de l’étranger – Espagne, Argentine, États-Unis ou encore Gabon. Le chapitre d’Arnaud Duroyaume accueille depuis 14 ans des chrétiens d’Orient - Irakiens, Syriens, Libanais, Palestiens… "On chante en arabe, en araméen, en latin, en français", raconte l’organisateur. Une famille de réfugiés ukrainiens a aussi rejoint ce chapitre "hétéroclite".
À noter, "le pèlerinage de tradition", dans le sens Chartres-Paris, proposé chaque année par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, a réuni près de 5.000 personnes. Un chiffre lui aussi en "constante augmentation", selon l’organisation.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !