Certains l’attendaient depuis longtemps. Le pèlerinage national de Lourdes, qui a pris fin hier, était le premier grand rassemblement dans la cité mariale depuis presque deux ans. Un pèlerinage un peu particulier dans ce contexte de pandémie, sur lequel revient Mgr Michel Aupetit au micro de Véronique Alzieu.
"Nous avons vraiment vécu un temps fraternel." L’archevêque de Paris présidait cette année le pèlerinage national de Lourdes, un événement annuel qui culmine le 15 août avec la fête de l'Assomption. Habituellement, ce sont plus de 8.000 pèlerins qui se réunissent dans la cité mariale, mais en cette année de pandémie de Covid-19, une jauge de 3.000 personnes avait été imposée. "Il a fallu prendre des précautions, respecter les jauges, porter un masque... Ce n’est pas très très drôle mais nous avons vraiment vécu un temps fraternel, commente Mgr Aupetit, on sent que la vie reprend !"
Toutes les générations étaient au rendez-vous, y compris les jeunes hospitaliers, des bénévoles au service des pèlerins. "Incontestablement c’est la joie qui a dominé, selon l’archevêque de Paris, la joie de tous ceux qui ont participé au pèlerinage… Je pense que ce premier pèlerinage important c’est un signe d’espérance. Ça veut dire que c’est possible, on va revivre, le dynamisme est là !" Une joie d’autant plus palpable que le sanctuaire tout comme la ville de Lourdes, la plus touristique de France, a fortement souffert des restrictions sanitaires dues à la pandémie et de la baisse de la fréquentation.
Lourdes, c’est un petit peu le monde à l’envers. Ici, les malades et les personnes handicapées sont mis au premier plan
Le thème de la 148e édition du pèlerinage national de Lourdes était : "Tous appelés à la fraternité". Un thème qui résonne fortement, alors que nous avons établi des gestes dits "barrière", c’est-à-dire "une distanciation entre nous... ce n’est pas rien", souligne l’archevêque de Paris. Il y a là "un risque d’exagérer l’individualisme" qui caractérise notre société.
Faire le pèlerinage national de Lourdes c’est vivre quelques jours dans une bulle de bienveillance et d’attention à l’autre. "Cette fraternité… il faut que l’ensemble de la société la vive." Mgr Aupetit a d'ailleurs été témoin, lors de ce pèlerinage, d’une "aspiration des gens à retrouver la relation, à comprendre que nous sommes des êtres de relation et que nous avons besoin des autres".
C’est tout l’enjeu pour les pèlerins de retour chez eux. C’est aussi plus largement et un défi pour les chrétiens d’aujourd’hui. "Le vrai risque de notre société c’est l’entre-soi", considère Mgr Aupetit. L’archevêque de Paris souhaite créer "des lieux de gratuité, d’accueil, d’amitié". Il rappelle que le christianisme est "une religion de l’amitié" et que Jésus a dit "Je vous appelle mes amis". "Nous avons à apprendre à devenir le prochain de l’autre, à ne pas choisir ceux qui sont sur notre route."
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