Philippe Croizon, un homme "capable autrement"

Le premier grand succès des Jeux paralympiques a eu lieu en 2012 à Londres. Très médiatisés, ces jeux ont été un triomphe sportif et populaire. Selon Philippe Croizon, Paris 2024 a su relever les défis que représentent les Jeux paralympiques.

Créer une société adaptée à tous

Les Jeux paralympiques ont mis en lumière les enjeux de l'accessibilité de nos sociétés. Sur RCF et Radio Notre Dame Philippe Croizon fait le constat que la situation reste très inégalitaire et inadaptée aux personnes en situation de handicap, notamment dans le milieu scolaire. "Depuis la loi de 2005, tous les enfants de la République doivent pouvoir aller à l’école, suivre une formation pour ensuite accéder au marché du travail." Cependant, plusieurs milliers d’enfants ne peuvent toujours pas aller à l’école faute d’auxiliaires de vie. Le sportif souligne l’absurdité de cette situation. Aujourd'hui le taux de chômage des personnes handicapées (12 %) est plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale (7 %).

Je suis un citoyen comme tout le monde. Il me manque quatre morceaux. C’est la société qui est en situation de handicap. Si ma société est adaptée, je suis comme tout le monde. Je suis une personne capable autrement.

Pour le sportif amputé des quatre membres après un accident, "le handicap est un monde de silence, composé de 12 millions de personnes capables autrement et de 11 millions d’aidants." Philippe Croizon regrette qu'ils n’aient pas de ministère et qu'ils soient très peu représentés politiquement. "Je suis un citoyen comme tout le monde. Il me manque quatre morceaux. C’est la société qui est en situation de handicap. Si ma société est adaptée, je suis comme tout le monde. Je suis une personne capable autrement."

La cérémonie de clôture des paralympiques : "une fête extraordinaire"

Philippe Croizon témoigne : "J’ai pleuré du début à la fin." Pour lui, la cérémonie de clôture a été une fête extraordinaire qui a effacé les différences. "Tout le monde dansait, chantait, il n’y avait plus de pathos." Les Jeux olympiques et paralympiques ont été à ses yeux "exactement les mêmes jeux. Des stades pleins à craquer en permanence, et parmi les 45 000 volontaires, 3 000 étaient en situation de handicap. On a vécu une bulle extraordinaire de joie." Il ajoute qu'il aurait souhaité une seule flamme pour l’ensemble de ces jeux, qu’elle ne s'éteigne qu’à la fin des Jeux paralympiques. "J’aurais aimé que Paris 2024 ait la force de rassembler les deux, que l’on garde la flamme entre les deux, qu’elle ne s’éteigne pas."

J’aurais aimé que Paris 2024 ait la force de rassembler les deux, que l’on garde la flamme entre les deux, qu’elle ne s’éteigne pas.