Philippe Pozzo di Borgo, leçons de vie d'un intouchable

J'ai été décoré de la légion d’honneur dans le même décret de 2012, ça crée des liens ! Merci à la France de cette reconnaissance ! Philippe l’a assurément amplement méritée, lui qui, né avec une cuillère en argent dans la bouche, a vécu à cent à l’heure, courant une heure par jour, faisant un marathon par semaine, s’étourdissant de parapente pour tenir son rang de dirigeant d’une grosse entreprise de champagne. Jusqu’à ce 23 juin 1993, où il se brise la troisième cervicale et devient tétraplégique.

Philippe Pozzo di Borgo réalise alors la pensée de Confucius, ta deuxième vie commence quand tu prends conscience que tu n’en as qu’une. Après deux mois de coma, des mois de rééducation, une dépression profonde, la rencontre avec Abdel, le looser de banlieue écorché vif qui cheminera avec lui durant 15 ans, l’écriture de plusieurs livres, la rencontre de l’amour à travers Khadija et les deux enfants qu’ils auront…

De cette vie d’intouchable il tire quelques leçons :

Le silence redonne une conscience et un sens à l’existence. On ne peut entrer en relation quand on court, il faut se poser. Dix minutes par jour !

L’instant est précieux. Savourons-le car nous sommes mortels. 

Les êtres humains forment une fraternité de fragiles, chacun a sa fragilité. 

Qu’il est bon d’oser être dépendant, d’offrir sa faiblesse ! Il faut accepter l’interdépendance.

La vie est patience. Mieux vaut avoir le temps que d’avoir une montre. 

Il faut abandonner l’abondance pour aller à l’essentiel.

Philippe avait une foi profonde et je vous laisse méditer sur cette phrase de Bernanos qui l’aimait à citer : "La foi, c’est 24 heures de doute et une minute d’espérance !"

Hamou Bouakkaz, expert Diversité et Handicap, intervient chaque semaine dans la Matinale RCF. À voir : sa série "l’Irritant", qu'il lance avec l’agence Lemon Adds, où il manie l’humour pour illustrer le fait qu’un petit rien peu tout changer.

> La chronique Handicap