Faut-il confiner Notre-Dame de Paris ? C'est ce que réclame un collectif de syndicats et d'associations réuni hier sur le parvis de la cathédrale pour dénoncer la pollution du site. Ils exigent aussi la création d'un centre de dépistage et de suivi sanitaire pour les personnes les plus exposées à l'intoxication au plomb. Les 15 et 16 avril derniers en effet, lors de l'incendie, les 300 à 400 tonnes de plomb que contenaient la toiture et la charpente de la flèche sont parties en fumée. Alors que le chantier est suspendu depuis le 25 juillet, la Mairie de Paris vient d'annoncer une entreprise de dépollution du parvis et des rues adjacentes pour le 7 août et qui devrait s'achever à la fin du mois.
Mettre Notre-Dame de Paris sous une cloche étanche pour se protéger du plomb, ainsi que le proposent les membres du collectif de syndicats CGT et d'associations, est-ce envisageable ? 'Bien évidemment il faut prendre les mesures adéquates, répond Mgr de Sinety, pour protéger au maximum non seulement les gens qui travaillent mais ceux qui vivent aussi autour de la cathédrale.'
Le vicaire général de Paris rappelle toutefois qu'à ce jour on manque d'informations sur 'la teneur habituelle en plomb des zones qu'on étudie aujourd'hui'. Ainsi, difficile de savoir si la pollution au plomb provient du chantier de Notre-Dame, dans une ville où 'il y a de manière assez naturelle une teneur en plomb', liée aux toitures du XIXe siècle.
'Après le temps de l'émotion et de la mobilisation, il faudrait penser au temps de la réflexion et d'une forme de sagesse, suggère Mgr de Sinety, en demandant à des experts, à des scientifiques, à des chimistes, à des gens dont c'est le métier, de nous dire réellement quels sont les risques encourus, de quelle manière ces risques peuvent être encourus et à partir de là comment les éviter.' De nouveaux relevés seront effectués pour savoir si ce parvis peut être réouvert au grand public. L'agence régionale de santé (ARS) a invité les riverains à faire des tests de plombémie.
Un projet de loi adopté le 16 juillet dernier avait prévu la création d'un établissement public à caractère administratif pour assurer la conduite des opérations autour de la restauration de Notre-Dame. Au sein de cette instance Benoist de Sinety représentera l'archevêque de Paris.
'On représente l'institution qui nous a délégués là pour assister le président d'établissement public dans sa mission de conduite de la maîtrise d'ouvrage qui est le projet de restauration de la cathédrale... Mon souci c'est véritablement que ce lieu reste fidèle à sa vocation originelle, que nul ne conteste sérieusement aujourd'hui d'ailleurs et heureusement, à savoir être une cathédrale.'
Le 18 avril, soit quelques jours après l'incendie, le recteur de la cathédrale Mgr Patrick Chauvet, avait émis l'idée d'une église éphémère sur le parvis pour accueillir les visiteurs durant la durée des travaux. Un cabinet d'architecture a déjà fait une proposition et 'différents projets existent', explique Mgr de Sinety. Mais il ajoute que tout cela est 'encore un peu confus' et 'rien n'est vraiment scellé à l'heure où je vous parle'.
Le vicaire général évoque aussi 'un projet autour de l'Hôtel-Dieu qui est juste à côté de la cathédrale, sur le même parvis, dans lequel la directrice des Hôpitaux de Paris nous a proposé des locaux dans lesquels installer des lieux d'accueil pour les visiteurs et les pèlerins qui souhaitent rencontrer un prêtre'.
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