Port de Dunkerque : bilan d'année 2024 positif et grandes ambitions pour 2025

« C’est une bonne année 2024 ! », déclare Emmanuelle Verger, présidente du conseil de surveillance du Grand Port Maritime. Qui ouvre d'emblée sur une note positive la conférence de presse annuelle sur le port dunkerquois. Les voyants sont presque tous au vert. Le trafic maritime retrouve un bon rythme, avec 46 millions de tonnes ayant transité par le port de Dunkerque, soit une hausse de 5 % par rapport à l’année précédente. Le chiffre d’affaires a également progressé de 7 % en 2024. Quel est le secret de ces résultats encourageants ? Le captage d’une partie des flux dirigés vers la Belgique d'une part, mais surtout la diversification des activités du port d'autre part. On note par exemple son trafic de fruits tropicaux, principalement les bananes (la mangue arrive tout juste), qui font de Dunkerque le premier port français en termes d'importation de fruits. 

Le secteur du minerai a également bondi de 23 %, malgré une baisse des flux liée à un contexte économique tendu. En revanche, le secteur céréalier a souffert des récoltes désastreuses de 2024, et marque une dégringolade de 20 %. Maurice George, président du Directoire, reste optimiste : « Il y a des perspectives de croissance ».

Le tourisme quant à lui reprend des couleurs grâce à une nouvelle route maritime, le "corridor vert", reliant Dunkerque à l’Irlande, sans passer par le Royaume-Uni. Une hausse de 166 % des flux de passagers est attendue en 2025. Le projet de corridor vert est sur les rails, avec pour objectif l'électrification des ferries reliant Dunkerque à Douvres.

Dunkerque en 2025 : des yeux rivés vers l’écologie

Ce "corridor vert", ce n'est qu'une pierre dans un vaste projet de décarbonation. Puisqu'en 2025, les projets verts ne manquent pas. Le port de Dunkerque mise sur l’arrivée de nouvelles entreprises et des projets ambitieux, dont le colossal projet Verkor. Cette entreprise française a choisi Dunkerque pour sa première Gigafactory dédiée aux cellules de batteries bas-carbone, avec une première livraison prévue en juillet 2025 et deux nouveaux bâtiments en construction. Dans le même secteur, l'entreprise taïwanaise ProLogium prévoit de s’implanter d’ici 2027, tandis que le coréen Enchem construira une unité de production d’électrolytes à la même échéance. Ces projets renforcent la spécialisation du bassin maritime dans les batteries et soutiennent ses ambitions de décarbonation. Le principal point noir pour le port reste l’entreprise ArcelorMittal, spécialisée dans la sidérurgie. Elle dit avoir laissé de côté son projet de décarbonation, le marché mondial de la sidérurgie étant en difficulté. 

Cela n’empêche pas le port de vouloir continuer dans sa lancé écologique, et s’engage également dans l’aménagement durable : corridor vert transmanche, renaturation de 1 000 hectares et électrification des ferries à l’horizon 2030. Reste à voir si ces promesses seront tenues…