Le 4 avril dernier au Portugal, l'équipe de France senior de trampoline remportait, en équipe, le titre de champion d'Europe. Une victoire à laquelle a contribué la gymnaste, Marine Prieur. Originaire de Moselle, la jeune femme concilie au quotidien, études et sport à haut niveau, dans la perspective des Jeux Olympiques 2028. Rendez-vous est pris sur son lieu d'entraînement pour découvrir son parcours de trampoliniste.
Saut, salto, vrilles. À l'Insep, l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance à Paris, ils sont plusieurs acrobates à se relayer sur le trampoline. Parmi eux, la gymnaste Marine Prieur. À 22 ans, elle enchaîne 15 heures d'entraînements par semaine dans ce temple de la préparation sportive de haut niveau.
Une pratique qu'elle a découverte vers ses 7 ans. "Une fois, à la fête foraine de Thionville, j'ai fait du trampoline dans une cage, se souvient l'intéressée. Je suis descendue et j'ai tout de suite dit à ma maman que je voulais faire ce sport". Elle s'inscrit alors au club de Fameck où elle est encore aujourd'hui licenciée.
La discipline, qui dépend de la Fédération de Gymnastique, s'effectue sur une toile rectangulaire de 4 mètres sur 2, située à plus d'un mètre de hauteur qui "nous envoie bien plus haut que les trampolines de jardin", précise Marine Prieur. "En général, on va à 6-7 mètres pour les filles et 8-9 mètres pour les garçons." La principale qualité à avoir pour ce sport réside dans le fait de "ne pas avoir peur car il faut savoir se lancer", estime la trampoliniste.
Depuis 2013, elle enchaîne ainsi les compétitions avec des enchaînements de dix figures, notées sur trois critères : celui de l'exécution, de la difficulté des acrobaties et du temps passé en l'air. Après avoir côtoyée plusieurs fois la troisième place en championnat de France, elle a été sacrée championne d'Europe par équipe à Guimarães au Portugal, en avril dernier.
"C'est la première fois que je montais sur la première marche du podium à l'international. Chanter la Marseillaise, ça était quelque chose !", s'exclame-t-elle en y repensant. À court terme, "mon objectif premier est de faire le championnat de France, début juin et la dernière coupe du monde pour cette saison" pour plus tard, viser "les Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028".
Mais vivre de sa passion n'est pas chose facile dans ce milieu. "C'est assez dur de gagner sa vie (uniquement) avec le trampoline, ce ne sont que les meilleurs qui y arrivent." Malgré une discipline devenue olympique en 2000, il reste "très difficile d'avoir des sponsors car (elle n'est pas) médiatisée donc on n'a pas encore de visibilité pour que ça plaise aux marques".
La gymnaste pense d'ailleurs à l'après. En parallèle des entraînements, elle poursuit des "études de chiropraxie, une thérapie manuelle qui permet de soigner les troubles musculo-squelettiques". Une façon pour elle de préparer "ses arrières" après le trampoline.
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