L’heure est au bilan pour les professionnels du tourisme. Cet été a été marqué par la dissolution de l’Assemblée nationale, les inquiétudes quant au pouvoir d’achat, le mauvais temps et les Jeux olympiques. Seulement 65 % des Français sont partis en vacances cet été, soit deux points de moins que l’an dernier. Un été sauvé malgré tout par les JO qui pourraient avoir un effet durable sur le tourisme en France. Stéphane Villain, président d’ADN Tourisme, la Fédération nationale des organismes institutionnels de tourisme, revient sur ces vacances contrastées.
Le temps n’était pas de la partie cet été. Le mois de juillet a été maussade en tous points avec la dissolution, le contexte économique anxiogène et une météo capricieuse. Malgré tout, les vacances restent sacrées selon Stéphane Villain, "les gens ont envie de partir et ceux qui le peuvent font des sacrifices. On fait à minima, on reste moins longtemps, on profite quand même un peu, mais économiquement, c’est un peu compliqué." Pour beaucoup cet été, il a fallu faire des choix. Le président d'ADN tourisme illustre : "Il y a encore dix ans, on mangeait entrée, plat, dessert. Aujourd’hui, ce n’est plus que le plat."
Il y a encore dix ans, on mangeait entrée, plat, dessert. Aujourd’hui, ce n’est plus que le plat.
Les Jeux olympiques ont permis aux Français de changer de perspective. Ils sont passés de la guerre en Ukraine et de la crise politique française à des images de joie, de convivialité et de bien-être. Cela leur a donné envie de se retrouver. Le président d’ADN Tourisme décrit les Jeux Olympiques comme une période « flamboyante, animée et joyeuse. Ça a donné envie aux gens de véritablement partir ». L’Hexagone a fait carton plein en août. Les Jeux Olympiques ont incité les Français à partir en vacances et ont attiré les étrangers, qui sont venus massivement sur notre territoire. Stéphane Villain l'affirme : "On va surfer pendant quelques années sur la réussite des Jeux Olympiques, ça donne aux gens l’envie de venir nous voir."
On va surfer pendant quelques années sur la réussite des Jeux Olympiques, ça donne aux gens l’envie de venir nous voir.
Le tourisme s'est également diversifié cette année avec la génération Z, les plus jeunes, qui pratiquent le slow tourisme. Ils sont partis à la campagne, pour profiter du grand air et vivre une expérience personnelle. Cela a permis de diluer les flux touristiques, habituellement concentrés sur la côte Atlantique et Méditerranéenne, vers la campagne.
Les grandes vacances ont changé de physionomie. Elles débutent plus tard, à la fin de l’année scolaire qui s'est décalée progressivement jusqu'au mois de juillet. Quant aux vacanciers seniors, eux, ils attendent carrément le mois de septembre pour partir et se reposer dans un climat plus serein après la rentrée des familles. La "silver économie", composée de personnes à la retraite, préfère profiter de vacances plus calmes. "Ils ont un pouvoir d'achat un peu plus élevé, se réjouit Stéphane Villain. Ainsi, septembre s’annonce bon, et pourra même aller jusqu’à octobre si on a un été indien. Après ces Jeux Olympiques flamboyants, ce sera un été réussi."
Septembre, c’est un mois qui s’annonce bon, et ça peut aller jusqu’à octobre si on a un été indien. Après ces Jeux Olympiques flamboyants, ce sera un été réussi.
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