Pour bien comprendre les incendies dans les zones urbaines en plein hiver

Depuis près d'une semaine, des incendies dévastateurs ravagent la côte californienne. Le bilan est d’au moins 24 morts à Los Angeles, et les flammes continuent de se propager, malgré les efforts de milliers de pompiers. Les incendies sont hors de contrôle, et la situation ne cesse d’empirer.

Un évènement globalisé

Pour Pauline Vilain-Carlotti, ces incendies ne sont plus des événements isolés, mais tendent à devenir une norme à laquelle il faudra s’habituer. Depuis plusieurs années, les scientifiques alertent sur la fréquence croissante de ces catastrophes en raison du réchauffement climatique. Selon la spécialiste, la grande sécheresse qui frappe la région constitue un facteur clé pour expliquer la violence des feux. L’incendie de Los Angeles a déjà contraint plus de 150 000 personnes à évacuer, tandis que 15 000 hectares ont été dévastés par les flammes. "A chaque incendie on cherche un particularisme, en voulant en faire une anomalie, mais la répétition d’anomalies tend à faire une constante."

A chaque incendie on cherche un particularisme, en voulant en faire une anomalie, mais la répétition d’anomalies tend à faire une constante.

L’étalement urbain aggrave le problème. La construction de zones résidentielles, alternant habitations et végétation, augmente la vulnérabilité des infrastructures et complique les interventions. Cet aménagement accentue les difficultés en raison de l'éloignement des centres de secours et des casernes de pompiers.

Une faute humaine partagée

Pour la géographe, ces incendies sont le résultat de comportements humains qui dégradent le climat. Avec des pratiques nuisibles à l’environnement, nous participons à aggraver des phénomènes comme ceux-ci.

La réaction face à la catastrophe consiste souvent à chercher un responsable. Le président Donald Trump, par exemple, a reproché au gouvernement californien une mauvaise gestion de ses forêts. Selon lui, un meilleur entretien de celles-ci aurait permis de limiter la gravité des incendies. Ce point de vue s’inscrit dans un contexte plus large : sous sa présidence, les États-Unis se sont retirés des accords de Paris en 2020, une décision qui a accentué le climatoscepticisme au sein de son administration.

L’absence de mesures efficaces mises en œuvre

Le vendredi 10 janvier, l’observatoire européen Copernicus a annoncé que la température mondiale avait dépassé de 1,5 °C les objectifs fixés par l’accord de Paris. L'année 2024 a été la plus chaude enregistrée en France. Même si les objectifs ambitieux des accords de Paris étaient respectés, les conséquences du réchauffement, déjà en cours, continueraient à se faire sentir pendant plusieurs décennies. 

Les mesures d’atténuation prises aux accords de Paris sont toujours reportées aux calendes grecques

Les différents pays du monde se sentent concernés à des degrés divers. Pauline Vilain-Carlotti souligne que les configurations territoriales varient d’un pays à l’autre, mais rappelle que la France, en particulier le Sud, pourrait également être confrontée à des incendies similaires à ceux de Los Angeles. Ce phénomène constitue donc un problème mondial, amplifié par l’ampleur du réchauffement climatique.