Il y a trois semaines, à Marseille, Cyril Chabanier était élu très largement à la tête de la CFTC. Il prend ses responsabilités alors que la France se prépare à une grève importante le 5 décembre prochain. Un an après la naissance du mouvement des Gilets jaunes. Une situation sociale inquiétante pour le nouveau président de la CFTC. "Les Français sont inquiets. Il y a un certain nombre de réformes avec une communication un peu floue qui accentue les inquiétudes. Nous sommes là pour essayer de rassurer, en tant que syndicat réformiste" explique-t-il.
Pour ce dernier, l’état du dialogue social en France évolue. "Les deux premières années, il n’a pas été mis en avant, et on le déplorait. Aujourd’hui, il y a des efforts de faits, peut-être à la suite du mouvement des Gilets jaunes. Sur la réforme des retraites, il y a un vrai dialogue social. C’est en train de changer, d’évoluer" ajoute le nouveau président de la CFTC, qui n’appelle pas à la mobilisation générale le 5 décembre prochain.
"Plusieurs organisations syndicales n’appellent pas à manifester le 5 décembre. Nous ne sommes pas seuls. Nous avons laissé libres nos syndicats, car dans notre organisation, il y a toujours quelques catégories qui appellent à la grève. C’est très compliqué d’appeler à la grève le 5 décembre. Nous n’avons pas aujourd’hui une seule première ligne du projet de loi sur la réforme des retraites. Certaines pistes nous conviennent, d’autres moins. On ne sait pas ce qui va être retenu" lance-t-il.
Concernant les régimes spéciaux, le nouveau président de la CFTC explique que le débat n’est pas de savoir si un conducteur de métro doit partir à la retraite à 57 ans avec son régime spécial. "Le débat doit porter sur la pénibilité. Est-ce qu’un métier est suffisamment pénible pour mériter de partir à la retraite à 57 ans ?" lance-t-il, avant d’ajouter que le passage du régime spécial au régime universel doit se faire avec une transition. Mais pour Cyril Chabanier, en finir avec les régimes spéciaux ne veut pas dire tout aligner sur le régime du privé. Une voix bien différente de celle du concert syndical actuel.
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