Pourquoi le pape a-t-il accepté si vite la démission de Mgr Michel Aupetit ?

La démission de Mgr Aupetit acceptée en un temps record

Une semaine à peine après avoir remis sa charge au pape, Mgr Michel Aupetit a reçu la réponse du Vatican. Sa démission a été acceptée ce jeudi 2 décembre, une décision prise en un temps record, alors que le pape François est en voyage à Chypre et en Grèce. Pour Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef au Figaro, le pape François a suivi cette "sorte de règle non écrite au Vatican, qui consiste à couper court toute affaire, à tort ou à raison, avant même de savoir justement s’il y a une culpabilité". L’objectif étant d’éviter le scandale public et de mettre fin à "une situation qui pourrait troubler les fidèles et l’image de l’Église".

L’Église de France dans la tourmente

"À Rome, on voit bien que l’Église de France est actuellement dans une tempête après la publication du rapport Sauvé et qu’il ne faut pas ajouter un problème à un autre problème", décrit Jean-Marie Guénois. L’archevêque de Paris avait remis sa charge au pape la semaine dernière après des révélations du journal Le Point. Sous le titre "Archevêché de Paris : les mystères de Mgr Aupetit", l’article daté du 22 novembre, pointait du doigt "les silences assourdissants" de l'archevêque de Paris, notamment au sujet du rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l'Église.

Mais au-delà, c’est surtout sa gestion brutale de l’archidiocèse qui était largement critiquée. C'est ce qui expliquerait les départs de ses deux vicaires généraux les pères Benoist de Sinety et Alexis Leproux à quelques mois d’intervalle. L’article conclut avec une supposée liaison avec une femme en 2012, liaison que Michel Aupetit dément formellement.

C’est donc pour "préserver le diocèse de divisions" que Mgr Aupetit a remis sa charge au pape, décision rendue publique le 26 novembre. Pour Mgr Michel Gueguen, qui était l’un de ses vicaires généraux depuis septembre, "la lettre qu’il a écrite, qui est de mon point de vue une très belle lettre, montre bien, il le dit lui-même, qu’il est en paix, serein, surtout pas du tout dans un esprit de critique". Mgr Aupetit était l'archevêque de Paris depuis le 7 décembre 2017. Après une carrière de médecin, il a été ordonné prêtre à l'âge de 44 ans.

Qui pour succéder à Michel Aupetit ?

Désormais "l’enjeu c’est vraiment de faire l’unité entre nous, de panser nos plaies, nous soutenir dans cette épreuve", témoigne Michel Gueguen. Mgr Georges Pontier, l’archevêque émérite de Marseille, a été nommé administrateur apostolique de l’archidiocèse de Paris. "Il vient comme un homme de paix dans cette situation", se réjouit Mgr Gueguen.

Qui sera le nouvel archevêque de Paris ? Un diocèse réputé difficile à gérer en raison de la forte personnalité d’un clergé jeune et à haut potentiel. Pour Jean-Marie Guénois, du Figaro, le prochain archevêque de Paris pourrait bien être Mgr Éric de Moulins-Beaufort, actuellement archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France (CEF) mais aussi Mgr Jean-Marc Aveline archevêque de Marseille, ou Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen.