Au retour de son voyage apostolique à Chypre et en Grèce, le pape François s’est exprimé sur les raisons qui l’ont poussé à accepter la démission de l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit.
Jeudi 2 décembre dernier, le pape François acceptait la démission de l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit. Ce dernier était mis en cause, depuis la fin du mois de novembre, dans une enquête de l’hebdomadaire Le Point, qui révélait des problèmes de gouvernance au sein du diocèse, ainsi qu’une relation que le prélat a par la suite qualifiée d’ambiguë, avec une femme.
Des éléments qui une fois révélés ont poussé Mgr Michel Aupetit à remettre sa charge au pape François. Une démission que le souverain pontife a acceptée, en un temps record. Lundi 6 décembre, c’est dans l’avion retour de sa visite apostolique à Chypre et en Grèce, que le pape François a explicité les raisons qui l’ont poussé à accepter la démission de l’archevêque de Paris.
"Je me demande : mais qu’a donc fait Aupetit de si grave pour remettre sa démission ? Qui peut me répondre ? Quelle a été l’accusation ? Qui le sait ?" a ainsi répondu le pape François, interrogeant à son tour les journalistes accrédités dans l’avion du Saint Siège. Avant de commenter, laconiquement : "c’est moche non ?". On comprend assez rapidement le sous-entendu du souverain pontife.
Il s’en explique lui-même quelques secondes après. Pour le pape François, l’archevêque de Paris ne pouvait "plus gouverner" à cause de ces "commérages" qui ont fini, selon lui, par "emporter la réputation d’un homme". Quant à ce que Mgr Aupetit aurait vraiment fait. "Faites l’enquête !" a ajouté le pape François, n’hésitant pas à interpeller les médias présents à bord de l’appareil.
Le pape François a cependant donné quelques informations concernant la liaison entretenue par Mgr Aupetit avec une femme de son entourage, il y a quelques années. "Il y a eu manquement de sa part, un manquement au sixième commandement [tu ne commettras pas d’adultère NDLR], mais pas total" a précisé le Saint Père, évoquant par ailleurs "des petites caresses et des massages qu’il faisait à sa secrétaire. Voilà l’accusation."
Pour le souverain pontife, ce comportement est bien un "péché", mais "pas le plus grave car les péchés de la chair ne sont pas les plus graves". Rappelant que tout le monde état pécheur, lui y compris, le pape François a déclaré qu’un homme dont la réputation est détruite ne peut plus gouverner, et que c’est une injustice. "J’ai accepté la démission d’Aupetit non pas sur l’autel de la vérité mais sur l’autel de l’hypocrisie" a-t-il conclu.
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