Mauvaise pub pour des Jeux qui se veulent “inclusifs” en cette Journée mondiale de la trisomie 21. Les personnes porteuses du handicap ne seront pas représentées à Paris fin août, lors des Jeux Paralympiques. Présentes par le passé, les personnes atteintes de trisomie sont victimes d’un scandale paralympique, datant de 2000 lors des Jeux de Sydney.
“Tous les handicaps, toutes les pratiques sportives”. La phrase est écrite en lettres majuscules sur le site officiel de Paris 2024. En ce 21 mars, journée mondiale de la trisomie 21, la citation prend du plomb dans l’aile. Les personnes atteintes de trisomie ne prendront pas part aux épreuves des Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre.
Pourtant bien présents lors des championnats du monde ou des championnats d’Europe, les personnes atteintes de trisomie ne seront officiellement pas de la partie lors de la quinzaine paralympique fin août. “Les sportifs porteurs de trisomie sont déficients intellectuels. Par contre, leur trisomie a un tel impact qu’ils ne peuvent pas réaliser les performances attendues pour se qualifier aux Jeux Paralympiques”, explique Marie-Paule Ferne, directrice technique nationale Fédération française de sport adapté.
La trisomie ne sera donc pas représentée. En revanche, les personnes porteuses d’un autre handicap mental pourront rêver de médailles paralympiques à Paris. Au programme : quatre épreuves d'athlétisme, cinq de natation ainsi que le tennis de table.
Pourtant, les personnes avec une déficience mentale n'ont pas toujours eu leur place aux Jeux paralympiques. En effet, pendant plusieurs années, le handicap mental a eu du mal à s'imposer comme un handicap à part entière dans un mouvement olympique.
Une mise à l'écart qui persiste encore aujourd'hui et qui prend racine en 2000, lors des Jeux de Sydney. À l’époque, l’équipe d’Espagne s’impose en finale et s’empare de la médaille d’or, en faisant jouer des faux déficients mentaux. “C’est un triste événement qui a donné lieu à l’éviction de la totalité des déficients intellectuels. On leur a indiqué qu’il n’y avait pas de fiabilité dans la reconnaissance et la vérification du handicap”, raconte Marie-Paule Fernez.
Depuis, dit-elle, “les tests ont été totalement revus et sécurisés”. Cependant, il était déjà trop tard pour les déficients mentaux. “Entre temps, d’autres catégories avaient pris la place. Aux Jeux Paralympiques, il y a un numerus clausus de 4 200 sportifs dans le monde qui peuvent être sélectionnés”. Ce n’est qu’en 2012, lors des Jeux de Londres que le handicap mental a retrouvé une toute petite place, pas suffisamment grande pour inclure les personnes atteintes de trisomie.
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