12 millions de Français sont concernés par la précarité énergétique. 500 000 foyers les plus modestes, propriétaires de leurs logements, ne peuvent accéder à une rénovation. De plus en plus de solutions se développent pour les accompagner et financer des travaux.
Mardi 12 novembre, c’était la journée de lutte contre la précarité énergétique. 12 millions de Français sont concernés. 500 000 foyers les plus modestes, propriétaires de leurs logements, n'ont pas les moyens d'engager des travaux. Depuis quatre ans "Stop exclusion énergétique" relève ce défi.
Le collectif est né en 2019, lors d'un atelier de la Fondation des Transitions. Il comporte une trentaine de membres, des associations d’entraide et de lutte contre le mal-logement, mais aussi des agences de l’Etat et des entreprises. "On s'est posé la question de comment massifier la rénovation de logements indignes et des passoires thermiques, pour les 500 000 foyers propriétaires autour du seuil de pauvreté" explique Gilles Bréhault président de Stop exclusion énergétique.
Pour ces ménages, il est difficile d’envisager le financement d’une rénovation. Une fois, les aides déduites le reste à charge est l’un des freins, mais ce n’est pas le seul. "C'est aussi très compliqué de créer la relation de confiance. Les gens en grande difficulté de vie, souvent, se cachent parce qu'il y a de la honte. Quand vous dites à une famille qu'il faut 70 000 euros pour faire des travaux, personne n'y croit. Donc, il faut accompagner" souligne Gilles Bréhault.
Le collectif peut ainsi financer la majorité du reste à charge grâce à son fond abondé par le mécénat et des dons. Les propriétaires participent néanmoins à un niveau symbolique selon leurs moyens.
Le collectif met aussi en avant des initiatives locales pouvant être dupliquées ailleurs au travers des trophées des solutions contre la précarité énergétique dont la 4e édition a lieu ce jeudi. Parmi les 17 candidats une carte interactive à Besançon pour identifier les logements éligibles dans le quartier de Palente classé "territoires zéro exclusion énergétique".
En région Auvergne-Rhône-Alpes, l’association, les travaux suspendus s’inspire du concept de café suspendu pour les plus démunis. "Le principe des cafés suspendus, c'est qu'une personne va payer un café pour elle et va en payer un deuxième mis de côté pour quelqu'un dans le besoin. Nous, ce qu'on propose, c'est de faire la même chose avec les travaux" explique Grégoire Vincent créateur de l’association.
"Si vous faites des travaux chez vous vous aurez l’opportunité d'intégrer un don à votre facture. De suspendre des travaux le temps que des personnes en mal-logement, en précarité énergétique, puissent en bénéficier". Les fonds servent soit financer directement des restes à charge ou bien des chantiers solidaires, qui mobilisent des artisans bénévoles. Lancée cet été, l’association a déjà accompagné cinq foyers et en prévoit une vingtaine l’an prochain. L’opération doit aussi s’étendre en 2025 dans le Nord.
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