Le suicide est une réalité qui touche des milliers de personnes en France et dans le monde. Retrouvons Sandrine Broutin, directrice générale de la Fondation FALRET pour cette troisième chronique "Folie ordinaire - Agir pour notre santé mentale".
Ce samedi a eu lieu la Journée mondiale de prévention du suicide. Un rendez-vous annuel pour un enjeu de santé publique majeur ! La prévention du suicide est d’ailleurs une priorité du ministère des Solidarités et de la Santé qui l’a inscrite dans sa Feuille de route.
Le suicide représente en France près de 9 300 décès par an, soit près d’un toutes les heures ; il y a aussi 200 000 tentatives chaque année. Or, il est important de rappeler que le suicide peut être évité par l’accès à du soutien et à des ressources.
Le suicide est un sujet sensible. L’une des principales difficultés est d’oser en parler, et de savoir comment l’aborder en raison des nombreux préjugés qui l’entourent. S’informer permet d’ouvrir le dialogue et trouver « les bons mots », ceux qui viennent en aide, selon le programme national Papageno, une référence pour trouver des clés de compréhension et promouvoir l’entraide et l’accès au soin pour tous. Il faut savoir que plus d’une personne sur 25 est ou sera concernée au cours de sa vie par des idées suicidaires. Chacun d’entre nous, du plus jeune au plus âgé, devrait se sentir autorisé à parler de son état de santé mentale et être soutenu.
C’est toute l’importance de ne pas dénigrer une période de fragilité chez une personne, de l’aider à demander du soutien si elle est en détresse. Quelles que soient les origines de sa souffrance - et elles sont souvent complexes et difficiles à démêler - il est essentiel de ne pas minimiser le ressenti. De ne pas préjuger de la gravité de son état, sous-estimer son envie d’en finir si elle en parle. Car ce n’est jamais anodin. Il faut prendre au sérieux les signes avant-coureurs. Demander à quelqu’un s’il envisage le suicide ne va pas lui donner envie de passer à l’acte. Et tout en se montrant présent, ouvert et sans jugement, on peut orienter la personne vers une écoute professionnelle afin qu’elle reçoive une aide appropriée.
Parler de santé mentale, ça n’a rien de fou. C’est essentiel pour sauver des vies. En particulier au moment où l’observatoire national du suicide relève « une hausse très marquée des gestes suicidaires chez les adolescents et les jeunes femmes ».
Voici le numéro national de prévention du suicide : le 3114. Au bout du fil, il y a des professionnels qui apportent une écoute et un soutien immédiat. Ils sont aussi là pour les proches inquiets. C’est 7 jours sur 7, c’est confidentiel et gratuit.
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