Le one man show « Écroué de rire », de l'ex-braqueur David Desclos, s'est joué à Mérignac près de Bordeaux dans le cadre des Journées Nationales Prison, jusqu’au 24 novembre 2024. Rencontre avec cet ancien délinquant, repenti qui a mis des mots et du rire sur sa détention.
Sur scène à Mérignac près de Bordeaux, l’humoriste David Desclos a raconté avec humour ses années de délinquant dans les années 90. A ce moment de sa vie, il a passé 10 ans derrière les barreaux avant de se repentir et de mettre des mots et du rire sur sa détention. Ce vendredi 22 novembre, le Groupe Local de Concertation Prison de Bordeaux a souhaité programmer cet humoriste qui n'a pas sa langue dans sa poche pour faire (un peu) changer le regard sur la détention.
David Desclos sait captiver son public. En racontant, par exemple, "ses grands moments" de braqueur. Parmi eux : avoir creusé un tunnel en 1998 dans les égouts. "On a creusé pendant 4 mois pour aller jusqu'au siège de l'agence bancaire de la Société Générale. On s'est attaqué à la salle des coffres sans arme et sans violence mais pour une petite erreur on s'est fait prendre", retrace l'ancien bandit qui a fait de cette anecdote un moment clé de son spectacle.
Autre moment incroyable de l'histoire de David Desclos, son évasion. "Là aussi l'évasion est marrante parce que je leur ai fait un beau tour de passe-passe, résume l'humoriste. Et là je pars en cavale pendant un an, je rejoins ma femme. Et c'est à ce moment que j'ai eu mon premier déclic qui m'a fait comprendre que la délinquance c'était pourri".
Si David Desclos parle de déclics, c'est parce qu'il considère qu'il en faut pour sortir de la délinquance ou de la détention. "Dans mon spectacle, je raconte d'abord l'ancien David Desclos, puis je montre comment j'ai eu ce déclic. Parce que pour comprendre les choses dans la vie il faut ce déclic. Vous pouvez condamner les gens pendant 10, 20, 30 ans... s'ils n'ont pas eu le déclic ils récidivent", explique David Desclos.
Alors comment amener à cette prise de conscience ? L'humour et mon spectacle, classé d'intérêt public, peut-être un déclic, selon l'humoriste. "Et quand je joue, je viens souvent dans les prisons ou les écoles accompagné d'une victime. Cela s'appelle la justice restaurative. Parce que les victimes apportent leur vécu, leur témoignage importants pour faire passer ce déclic", croit l'ancien braqueur.
D'abord écrit en prison, ce spectacle "Écroué de rire" se joue maintenant depuis plus de 7 ans partout en France et en Nouvelle-Aquitaine.
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