En ce début de printemps, le prix du litre de carburant flirte à nouveau avec les 2 €. Une hausse moindre que celle de 2022, mais qui suffit à faire exploser le budget des ménages plus modestes. L’association 40 millions d’automobilistes demande un plafonnement du prix à la pompe. Un scénario auquel ne croit pas l’UFC Que Choisir de Chambéry.
Pour plafonner le prix du litre, l’Etat devrait rogner sur les taxes qui comptent approximativement pour 60 % du prix du carburant. “Nous ne comptons pas sur le fait que l’Etat agisse” répond immédiatement Robert Mondot, président de l’UFC Que Choisir de Chambéry. “Tout simplement parce qu’il n’en a pas les moyens ! On voit bien combien a coûté l’aide à l’achat de carburant au début de la crise en Ukraine ! Aujourd'hui, on en vient à demander aux supermarchés de vendre à perte !”. Une situation bien comprise par les consommateurs, Robert Mondot note d’ailleurs un “fatalisme” des automobilistes bien plus qu’un espoir de voir la situation s’améliorer, grâce à un coup de pouce de l’Etat.
Il n’empêche que ces quelques centimes supplémentaires par litre poussent les ménages les plus précaires à faire, de nouveau, des choix. “Pour certains, c’est catastrophique, très clairement” constate le président de l’UFC Que Choisir. “Mais quand vous êtes à proximité des villes ou avez des revenus plus satisfaisants, vous pouvez prendre une plus grande part de ces revenus pour le carburant”. Une gestion de cette nouvelle hausse à deux vitesses, qui pousse les familles les plus précaires à changer parfois de vie : changement de travail, de lieu d'habitation ou de moyen de déplacement.
Quand, faute de budget, la voiture doit rester au garage, les usagers se tournent vers d’autres alternatives. “On le voit avec le vélo électrique, certains font 10 km ou 15 km pour aller au travail avec !” salue Robert Mondot.
Mais l’efficacité des moyens de transport en commun, elle, pèche. “Imaginons que vous habitiez à Montmélian et travailliez à Chambéry. Il faut prendre le train ! Il y a 8 minutes de trajet entre les deux gares et le prix est accessible.” commence le président de l’UFC Que Choisir. “Sauf que, certains matins, vous apprenez que votre train à du retard, que le suivant est tout simplement supprimé ! C’est scandaleux !”
L’association de consommateurs demande donc à l’Etat et à la SNCF de déployer un réseau ferroviaire stable qui représenterait une véritable alternative à la voiture, accessible à tous.
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