Le frère Yves Marie Lequin a été appelé comme témoin dans le procès en appel du 14 juillet 2016. Ce jour là, le dominicain installé dans la communauté du Vieux-Nice, a été appelé pour aider au CUM, sur la Promenade des Anglais.
Il était attendu pour 11h, c'est vers 11h30 que le frère Yves Marie Lequin a été appelé comme témoin dans le procès en appel du 14 juillet 2016. Ce jour là, le dominicain installé dans la communauté du Vieux-Nice "revenait de Monaco. Il était 23h30 lorsqu'avec ma voiture je suis passé. On m'a dit: ne vous engagez pas, il y a un attentat, on tire on tire".
Avec calme, l'homme de foi de 61 ans explique recevoir des coups de fil, parfois d'amis puis du curé, Gil Florini. "Il m'a dit qu'il fallait aller au CUM, Christian Estrosi avait besoin de nous à la cellule de crise et j'ai finis par y aller les bras en l'air et avec une carte d'identité et j'ai vu avant de rentrer dans le Centre Universitaire Méditerranéen (bâtiment qui se situe sur la Promenade des Anglais à Nice) divers corps allongés".
Alors aumônier des artistes à Saint-Pierre d'Arène, église la plus proche du lieu du drame, et engagé avec Alpes-Maritimes Fraternité il explique avoir "accueilli diverses personnes dont des artistes pour une messe de midi le lendemain de l'attentat". Puis le frère dominicain Yves-Marie Lequin fait part des cérémonies funéraires qui ont eu lieu dans le quartier pour des victimes de l'attentat.
Sur le volet sécuritaire, l'aumônier des artistes précise vouloir dire quelque chose qu'il n'a pas dit lors du premier procès. "J'ai un ami qui travaille dans la police et qui travaillait à la police municipale de Nice: lorsque j'en ai parlé avec lui, il m'a dit: "j'ai demandé à mes enfants de ne pas aller sur la Promenade le 14 juillet" parce qu'il estimait que les conditions de sécurité n'étaient pas remplies".
Les enfants de son ami policier et ses amis n'y sont donc pas allé. Yves-Marie Lequin dit de son côté avoir "dit en public que cette ville de Nice, vu les risques, vu l'ambiance à l'époque, l'urgence attentat, qu'il y avait une sorte de dérive publique festive un peu importante".
En bon dominicain, Yves-Marie Lequin rappelle à la cour que dans "L'évangile de Marc se termine par un tombeau vide: une image assez remarquable. La liberté du Christ n'a même pas permis qu'une porte, la pierre d'un tombeau, se ferme sur lui. Ce qu'il y a de plus précieux c'est la liberté" et précise qu'il faut "tenir la main de ces personnes parce qu'elles ne se relèveront pas seules" en parlant des victimes.
"Je pense qu'il y aura toujours ce désespoir chez les personnes mais qu'il y a toujours quelque chose à faire pour l'espérance" a t-il conclu.
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